Un front unitaire pour faire barrage à Macron

Près de 50 organisations syndicales, associatives et politiques appellent à une « marée populaire » le samedi 26 mai « pour légalité, la justice sociale et la solidarité ».

Agathe Mercante  • 17 mai 2018
Partager :
Un front unitaire pour faire barrage à Macron
Photo : Willy Pelletier, Annick Coupé, Pierre Khalfa, Benoît Hamon, Olivier Besancenot, Pierre Laurent, Clémentine Autain, Sandra Regol, Éric Coquerel, Jean-Luc Mélenchon... lors de la conférence de presse de lancement de la « Marée populaire » (©Michel Soudais)

Annoncée par un communiqué d’Attac et de la Fondation Copernic, le 3 mai en toute fin de soirée, la nouvelle est désormais actée : une cinquantaine d’organisations politiques (France insoumise, Génération.s, NPA, PCF, Europe-Écologie-Les-Verts…), syndicats (CGT, Solidaires, FSU, Unef…) et associations appellent désormais à manifester le samedi 26 mai sous un mot d’ordre commun.

Baptisée « Marée populaire », cette mobilisation unitaire a vocation à organiser des rassemblements décentralisés dans toute la France, « À Paris, Marseille, Toulouse, Lille, Aubenas… », détaille Annick Coupé, secrétaire générale d’Attac, qui la présentait avec Willy Pelletier, coordinateur général de la Fondation Copernic, ce jeudi 17 mai, au siège de la CGT, au nom de toutes les organisations signataires d’un appel « pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité » (Voir l’intégralité de cet appel).

« L’idée est de mettre en échec Parcoursup et la réforme de la SNCF », détaille Danielle Simonnet, co-coordinatrice du Parti de gauche et porte-parole de la France insoumise, à l’issue de la conférence de presse. Plus largement, c’est contre une « politique d’austérité », la « destruction du droit des salariés », la « casse des services publics », une « réforme fiscale favorable aux plus riches », une « loi répressive contre les migrants »… que ces organisations appellent à se mobiliser. « Il y a mille revendications mais un seul coupable : Emmanuel Macron », résume Benoît Hamon, fondateur de Génération.s.

L’unité, clef de voute de la réussite

À Paris, la manifestation débutera à la gare de l’est et rejoindra la place de la Bastille, en passant par celle de la République. « La préfecture a accepté rapidement cet itinéraire », s’est félicitée la secrétaire générale d’Attac, à l’initiative avec la Fondation Copernic de ce rassemblement qui a débuté par des réunions entre toutes les parties concernées au mois d’avril. « Nous voulions proposer une action commune, l’enjeu de ces réunions était de construire un cadre qui permettrait à toutes ces structures d’adhérer au projet tout en leur laissant le temps de consulter leurs instances », expliquait, au début du mois de mai, Willy Pelletier.

Une organisation qui a pris du temps. Tant du côté de la CGT, peu encline à s’allier ouvertement avec des partis politiques ­– le souvenir de la manifestation de Jean-Luc Mélenchon, le 23 septembre, contre les ordonnances réformant le Code du travail reste dans toutes les mémoires – que du côté des élus. « Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais contre les mesures menées par le gouvernement, nous faisons front », indique Danielle Simonnet. Un front uni qu’affichent, tout sourire, les politiques présents, ce jeudi, à Montreuil : Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Olivier Besancenot, Pierre Laurent, Clémentine Autain, Sandra Regol… « La condition pour la réussite de ce mouvement c’est que la démarche reste unitaire », explique le secrétaire national du PCF.

Mais pour atteindre l’objectif de faire reculer le gouvernement, il faudra que le mouvement soit suivi. S’ils se refusent à avancer un nombre de manifestants, tous sont d’accord sur un point : « Il faut aller très très au-delà des effectifs présents lors de la manifestation du 5 mai », prévient Pierre Laurent. Car face à un gouvernement qui, de l’aveu de Benoît Hamon est « indifférent à la souffrance des gens et aux manifestations », il faudra frapper fort. Très fort.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles
Étude 21 novembre 2024 abonné·es

Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles

Une enquête de l’Inserm montre que de plus en plus de personnes s’éloignent de la norme hétérosexuelle, mais que les personnes LGBT+ sont surexposées aux violences sexuelles et que la transidentité est mal acceptée socialement.
Par Thomas Lefèvre
La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !
Santé 21 novembre 2024 abonné·es

La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !

Les stéréotypes sexistes, encore profondément ancrés dans la recherche et la pratique médicales, entraînent de mauvaises prises en charge et des retards de diagnostic. Les spécificités féminines sont trop souvent ignorées dans les essais cliniques, et les symptômes douloureux banalisés.
Par Thomas Lefèvre
2026 : un scrutin crucial pour les quartiers populaires
Quartiers 20 novembre 2024 abonné·es

2026 : un scrutin crucial pour les quartiers populaires

Assurés d’être centraux dans le logiciel insoumis, tout en assumant leur autonomie, de nombreux militant·es estiment que 2026 sera leur élection.
Par Hugo Boursier
« Les municipales sont vitales pour que La France insoumise perdure »
Élections municipales 20 novembre 2024 abonné·es

« Les municipales sont vitales pour que La France insoumise perdure »

L’historien Gilles Candar, spécialiste de la gauche et membre du conseil d’administration de la Fondation Jean-Jaurès, analyse l’institutionnalisation du mouvement mélenchoniste et expose le « dilemme » auquel seront confrontés ses membres aux élections de 2026 : l’union ou l’autonomie.
Par Lucas Sarafian