Un recours à l’Unesco contre la destruction de la ZAD

Une deuxième opération d’expulsion à Notre-Dame-des-Landes a débuté ce matin. Parmi d’autres moyens de résistance, des associations ont décidé de faire une demande de classement au Patrimoine mondial de l’humanité.

Politis.fr  • 17 mai 2018
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Un recours à l’Unesco contre la destruction de la ZAD
© photo : GUILLAUME SOUVANT / AFP

De nouvelles opérations d’expulsion ont débuté ce matin à 6 heures contre des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, « elles visent les occupants illégaux ayant refusé de régulariser leur situation en déposant un projet agricole ».

Dans un communiqué, les zadistes ont en revanche dénoncé « une nouvelle tentative d’éradiquer une partie de la ZAD », qui « va faire remonter dramatiquement la tension dans le bocage et laisser plus de personnes encore privées de leur logement et de leurs espaces quotidiens d’activités ».

Une vidéo postée ce midi sur Twitter par le compte @ZAD_NDDL donnait un aperçu des événements sur place :

Vidéo de la matinée, les cabanes sont toujours debout, tout continue ! #ZAD pic.twitter.com/8LuRLW3K8s— Zone À Défendre (@ZAD_NDDL) 17 mai 2018

Un autre communiqué de presse diffusé ce matin indiquait qu’une « procédure de demande d’inscription de la ZAD de NDDL et de ses habitats au patrimoine mondial de l’humanité » était lancée auprès de l’Unesco, face à « l’urgence liée aux destructions » – car cette inscription représenterait « une protection des zones précieuses menacées ».

Selon ce communiqué, cette demande est justifiée car, « parmi les dix critères de sélection des dossiers, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes satisfait aux critères 4, 5, 9 et 10, sur l’interaction humaine d’un territoire et de son environnement (critère 5), les processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes (critère 9), contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique (critère 10) ». Ces défenseurs de la ZAD estiment en outre que l’habitat créatif de la ZAD, défendu dans un appel d’architectes et d’urbanistes, satisfait au critère n°4, qu’omet de rappeler leur communiqué : _« Offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine. »

Le dossier de demande sera déposé au siège de l’Unesco par « un ensemble d’organisations soutenant l’avenir de la ZAD, mardi 22 mai », et une conférence de presse aura lieu juste avant à partir de 13 heures devant le siège de l’institution des Nations unies, à Paris.

Écologie Société
Temps de lecture : 2 minutes
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