Agriculture : Deux motifs pour une même révolte
La FNSEA et les écologistes dénoncent l’utilisation d’huile de palme dans les agrocarburants.
dans l’hebdo N° 1507 Acheter ce numéro
Les agriculteurs ont lancé un mouvement d’occupation des raffineries à partir du 10 juin, afin de dénoncer l’utilisation d’huile de palme dans les agrocarburants. Il y a un mois, Nicolas Hulot annonçait que la raffinerie Total de La Mède (Bouches-du-Rhône) se transformait en « bioraffinerie ». Le ministre de la Transition écologique promettait « d’encadrer » l’utilisation d’huile de palme.
Si Total affirme se limiter à 300 000 tonnes importées par an, les Amis de la Terre et Greenpeace France ont découvert un document de la préfecture évoquant jusqu’à 550 000 tonnes. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs arguent que l’agriculture française est en capacité de fournir assez d’huile de colza, malgré un prix plus élevé. Ils demandent aux sénateurs le retour dans la loi Agriculture et Alimentation d’un amendement proscrivant l’importation de denrées produites avec des substances phytosanitaires interdites dans l’Union européenne. La loi sera examinée à partir du 26 août.
Si certains se félicitent qu’écologistes et agriculteurs aient trouvé un combat commun, il ne faut pas oublier que le productivisme défendu par les deux syndicats agricoles dévaste les sols français. La Confédération paysanne souligne que « transformer de l’huile de colza en agrocarburant est aussi une impasse pour les paysans, dont le bilan environnemental s’avère calamiteux » et dénonce « l’instrumentalisation de cette question au profit des intérêts très particuliers de l’agro-industrie ».
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