Aide aux réfugiés : Martine Landry relaxée !
Poursuivie pour « délit de solidarité », Martine Landry a été relaxée par le tribunal correctionnel de Nice ce vendredi.
Victoire pour les militants solidaires envers les réfugiés. Accusée d’avoir agi comme une « passeuse » de migrants à la frontière franco-italienne, Martine Landry a été blanchie par la justice. Référente régionale d’Amnesty international en région Paca, travaillant avec l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) depuis 2011, elle risquait jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Relaxe de Martine Landry ! Le tribunal considère que son action s'inscrit dans le cadre du droit et a été dictée dans un souci de fraternité cc@anafeasso @amnestyfrance
— Jean-François Dubost (@jfdubost) July 13, 2018
Expulsés vers l’Italie puis renvoyés en France, deux mineurs guinéens avaient été accueillis par Martine Landry au pied du panneau « France », à Menton. La militante souhaitait les accompagner à la police aux frontières munie de documents attestant leur demande de prise en charge par l’ASE (aide sociale à l’enfance). Onze jours plus tôt, Cédric Herrou avait déjà déposé une requête d’assistance éducative à leur égard.
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Convoquée par le tribunal correctionnel de Nice, Martine Landry était accusée d’avoir « facilité l’entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière […] en ayant pris en charge et convoyé pédestrement ces deux mineurs du poste-frontière côté Italie au poste-frontière côté France ». Lors de son audience, elle avait réaffirmé être restée en France et avoir suivi la procédure légale – qui exige, si l’on trouve un mineur en danger, de se rendre dans un poste de police pour requérir sa protection par l’État. Initialement prévu le 8 janvier, son procès avait été reporté trois fois, notamment pour une meilleure étude du dossier. Le 30 mai 2018, la procureure de la République avait requis sa relaxe.
La décision intervient dans un moment charnière pour les militants solidaires. Le 6 juillet, il y a exactement une semaine, le Conseil constitutionnel affirmait qu’une aide désintéressée au séjour irrégulier ne saurait être passible de poursuites au nom du « principe de fraternité ». Chacun « a la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans condition de la régularité de son séjour sur le territoire national », statuait le Conseil.
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Citant Martine Landry, Cédric Herrou espérait que « nombre de procédures pour délit de solidarité [allaient] dorénavant être interrompues ».
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