Ces villes qui disent non au plastique

Certaines municipalités n’ont pas attendu les polémiques ou un éventuel texte de loi pour bannir le plastique de ses cantines scolaires et garantir la santé de leurs plus jeunes concitoyens.

Vanina Delmas  • 29 août 2018 abonné·es
Ces villes qui disent non au plastique
© photo : AMELIE-BENOIST / BSIP

De Paris aux Sables-d’Olonne et à Limoges, en passant par des communes girondines, des villes ont choisi de se passer de plastique dans leurs cantines scolaires.

De la porcelaine à Limoges

Biberons en verre, couverts en inox, verres en pyrex… Les crèches de Limoges bannissent progressivement tous les objets en plastique, soupçonnés d’être nocifs pour les enfants en bas âge. Dernière innovation : des plateaux-repas en porcelaine pour remplacer les assiettes en mélamine. « Chaque crèche de la ville comporte une cuisine dans laquelle tous les ustensiles ont été choisis dans des matériaux inertes, explique Nadine Rivet, adjointe en charge de la petite enfance. Ces plateaux permettront d’éduquer les enfants au goût en captant leur attention et éviteront la migration des perturbateurs endocriniens dans la nourriture. » La création et la confection des objets sont confiées aux étudiants du lycée des métiers, arts et techniques Le Mas Jambost. Près de 500 plateaux seront disposés dans les crèches en novembre. Une action qui a vocation à être étendue aux écoles de la ville, car la capitale de la porcelaine a engagé une lutte contre les perturbateurs endocriniens depuis l’élection de son maire en 2014, Émile-Roger Lombertie, ancien médecin.

De la fibre végétale en Gironde

À Blanquefort, à Bruges, au Pian-Médoc, au Taillan-Médoc, à Ludon-Médoc et à Parempuyre, les barquettes en plastique ont été remplacées depuis juin par des contenants en fibre végétale fabriqués par la société Cellulopack (lire ici). Ces communes regroupées au sein du syndicat intercommunal (Sivom) du Haut-Médoc comptent 35 restaurants collectifs, servant près de 6 000 repas par jour, essentiellement en milieu scolaire. Pour parfaire la transformation, ces barquettes biodégradables sont recyclées par Les Détritivores, une entreprise sociale et solidaire bordelaise.

De l’inox aux Sables-d’Olonne

La ville vendéenne a abandonné les barquettes en plastique dès 2014, lorsque quelques parents ont commencé à s’interroger sur la nocivité du polypropylène. Les prestataires de services retenus depuis utilisent des bacs en inox pour préparer les 400 repas quotidiens des cantines. « Nous avons dû résoudre quelques problèmes logistiques, comme remplacer les fours, car les bacs en inox sont plus grands, explique Philippe Vallée, directeur de la jeunesse, des sports et de la culture de la ville. Quant aux agents, ils doivent laver les bacs plutôt qu’enlever le film plastique des anciennes barquettes. C’est un peu plus long mais tout se passe bien. » Un changement qui n’a engendré aucun coût supplémentaire pour les familles : en 2018, le prix du repas s’élevait à 2,98 euros.

Le plastique proscrit à Paris

En mai 2018, le Conseil de Paris a voté un vœu des élus écologistes fixant un objectif ambitieux : proscrire d’ici à 2022 l’usage des contenants alimentaires plastiques pour le réchauffage et le transport des repas de toute la restauration collective parisienne. Soit 30 millions de repas par an dans 1 200 restaurants collectifs (crèches, écoles, établissements de protection de l’enfance, centres sociaux, maisons de retraite…). Environ 110 000 enfants déjeunent chaque jour à la cantine dans les écoles primaires. Le prix des repas va de 0,13 à 7 euros et n’a pas changé depuis 2014. Aucune augmentation n’est envisagée d’ici à la fin de la mandature en 2020, selon la mairie.

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