Palestine : Le « chantage minable » de Donald Trump
La stratégie de l’administration américaine est claire. Il s’agit de mettre à genoux l’Autorité palestinienne.
dans l’hebdo N° 1516 Acheter ce numéro
Le fameux « plan de paix » de Donald Trump au Proche-Orient – « quelque chose de très bien », avait annoncé le président américain – est à peu près vidé de sa substance avant même d’être rendu public. Avec la suppression de quelque 200 millions de dollars d’aide américaine, confirmée le 24 août, la stratégie de l’administration Trump est claire. Il s’agit de mettre à genoux l’Autorité palestinienne pour la contraindre à accepter les conditions américaines, qui seront évidemment aussi les conditions israéliennes. En janvier déjà, les États-Unis avaient en partie coupé les vivres à l’UNRWA, l’agence onusienne en charge des réfugiés, contrainte de licencier 250 de ses employés. Une décision qui faisait suite au transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Un ensemble de mesures qui ont au moins le mérite de la cohérence dans le cynisme. Trump et Netanyahou veulent écraser économiquement la population palestinienne au risque, surtout à Gaza, d’aggraver une situation sanitaire désastreuse. On peut imaginer qu’après cela le plan Kushner – gendre et émissaire de Trump – consistera en la création de bantoustans englobant les principales agglomérations palestiniennes de Cisjordanie, isolées les unes des autres, et l’annexion par Israël des colonies déjà existantes et des territoires préemptés pour des constructions futures.
Hanane Ashrawi, l’une des consciences de la résistance palestinienne, a jugé que les États-Unis usaient d’un « chantage minable comme instrument politique ». Quant aux dirigeants de l’Autorité, ils avaient déjà rompu toute relation avec Washington depuis le transfert de l’ambassade américaine. Inutile de préciser que ces décisions témoignent d’un total mépris pour le droit international. Cette stratégie économique ressemble bien à la psychologie des actuels dirigeants américains et israéliens, convaincus que tout peut s’acheter, même la conscience nationale d’un peuple.
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