[POLITIS 30 ANS] Une remise en cause culturelle manquée
En 2018, Politis revisite chaque semaine l’une des couvertures de ses trente années d’existence.
dans l’hebdo N° 1518 Acheter ce numéro
Le 11 septembre 2001, la sidération avait saisi la rédaction à l’heure du bouclage de Politis, obligeant Denis Sieffert à refaire à chaud son édito. Notre édition du 20 septembre revient longuement sur les conséquences de l’attaque terroriste contre les tours du Word Trade Center et le Pentagone, qui initie « le plus considérable bouleversement politique depuis la chute du communisme ». « La solution de la crise planétaire qui s’est ouverte le 11 septembre n’est pas à Kaboul. Elle est à Washington et dans les capitales occidentales, […] chez ceux qui disposent de la force économique et militaire. Et en premier lieu aux États-Unis », diagnostique notre éditorialiste.
À rebours des discours d’un George W. Bush appelant les Américains et les Occidentaux à une « croisade contre le Mal », Politis invite l’Amérique à une « remise en cause culturelle » de son « droit d’ingérence fossoyeur de régimes tiers-mondistes », de son unilatéralisme et de son arrogance, de son soutien inconditionnel à Israël… Faute de cela, « l’islamisme de désespoir » s’étendra, comme le redoutait alors le chercheur Alain Joxe.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
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