France insoumise : perquisition judiciaire, réponse politique

Une quinzaine de perquisitions ont eu lieu mardi matin dans les sphères insoumises.

Agathe Mercante  • 17 octobre 2018
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France insoumise : perquisition judiciaire, réponse politique
photo : À l'Assemblée nationale, le député de Marseille s'est insurgé contre le traitement qui lui a été fait.
© AFP.

Les traits tirés, le visage pâle… Ceux qui suivent la page Facebook de Jean-Luc Mélenchon mardi ont pu voir le leader de la France insoumise se filmer alors qu’une perquisition avait lieu à son domicile. C’est dans le cadre de deux enquêtes préliminaires – l’une sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017 et l’autre sur ses assistants au Parlement européen – que les policiers dépêchés par le parquet de Paris ont investi le domicile du député de Marseille.

En parallèle, une douzaine d’autres perquisitions ont eu lieu, au siège de la France insoumise, où des échauffourées entre les membres du mouvement et les policiers se sont produites, et au siège du Parti de gauche, d’où les forces de l’ordre ne sont parties qu’à 18h30. La violence des scènes filmées hier a fait le tour des réseaux sociaux. Quant aux insoumis, ils s’interrogeaient hier sur le fait qu’au même moment, l’Élysée annonçait le remaniement du gouvernement.

Monsieur Macron est un petit personnage, et sa bande de ministres est de la même nature. Madame Belloubet, garde des Sceaux, vous devriez avoir honte de ce que vous êtes en train de me faire.

« Y a pas d’affaire, d’accord ? Y a juste une volonté de salir… », a expliqué Jean-Luc Mélenchon lors d’un point presse aux allures de manifestation plus tard dans la journée de mardi. Visiblement meurtri par l’intrusion des forces de police à son domicile, le leader des insoumis a répété à plusieurs reprises : « Ils sont allés jusqu’à regarder la lingerie qui se trouvait dans mes placards. » Et de dénoncer, selon ses termes, « une opération policière, judiciaire et politique ». Il a ajouté :

Les membres de la France insoumise répondent sur le terrain politique. Le député de Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel a ainsi estimé : « C’est un coup de force policier et judiciaire pour faire taire les opposants. C’est une façon d’intimider les opposants. Nous refusons ces méthodes du pouvoir politique. Nos comptes ont été validés ! ». Ces comptes, justement, Jean-Luc Mélenchon a demandé à ce qu’ils soient examinés comme ceux de tous les autres candidats. Une égalité de traitement qui sur ce point n’est pas manifeste. Quant à l’enquête sur les emplois présumés fictifs, elle concerne une vingtaine de députés de tous bords. Enfin, ce mercredi 17 octobre, le parquet de Paris a ouvert une procédure pour « menaces ou actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Une de plus. Quant aux perquisitions d’hier, trois points en particulier sont contestés par la France insoumise : en amont, le juge n’aurait pas sollicité son consentement, et en aval, ses dirigeants n’ont pas eu accès aux locaux perquisitionnés, et aucun PV n’a été établi, sans que l’on sache si c’est une faute grave de procédure ou lié aux incidents qui ont précipité cette dernière.

Politique
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