Giec : 1,5 °C ou la cata
Si on fait rien de plus qu’à ce jour, la barre des + 1,5 °C pourrait être franchie dès 2030.
dans l’hebdo N° 1522 Acheter ce numéro
Oui, l’effort vaut la peine de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, affirme le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). D’abord parce que les impacts seront déjà très significatifs avec + 1,5 °C. Les coraux, la toundra et la forêt boréale connaîtront des modifications irréversibles, et des écosystèmes muteront. Environ 4 % des vertébrés, 6 % des insectes et 8 % des plantes verront leur habitat réduit de moitié. Mais passer à + 2 °C, plafond retenu dans l’accord de Paris, constitue une différence spectaculaire : deux fois plus d’espèces connaîtraient un impact du même ordre. Aux 26 à 77 cm de hausse du niveau des mers d’ici à 2100, il faudrait ajouter 10 cm, avec 10 millions de personnes supplémentaires affectées.
Si on fait rien de plus qu’à ce jour, la barre des + 1,5 °C pourrait être franchie dès 2030. Et, au vu des engagements gouvernementaux de réduction des gaz à effet de serre, il faut se préparer à + 3 °C d’ici à la fin du siècle. La trajectoire pour « tenir » + 1,5 °C est drastique, précise le Giec : réduction de 45 % du CO2 d’ici à 2030, puis « neutralité carbone » en 2050 (annulation des émissions ou compensation de leur part résiduelle), en premier lieu par une transition énergétique bannissant le charbon, réduisant considérablement les consommations et portant les renouvelables à un niveau très majoritaire. Conclusion du Giec : il faudra « des changements sans précédent dans tous les aspects de la société ».
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