Maréchal, le (re)voilà
Éric Zemmour est journaliste au Figaro, où personne ne réagit à ses infâmes imprécations.
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En 2010, déjà, il expliquait qu’il redoutait que les Français « de souche » ne soient « submergés » par les « nouveaux “barbares” » de « l’immigration arabo-africaine ». Et il jugeait que les « Français issus de l’immigration » étaient « plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes ».
En 2014, il décrétait que « seules les sociétés homogènes comme le Japon ayant refusé de longue date l’immigration de masse et protégées par des barrières naturelles » échappaient à la « violence de la rue ». Puis d’ajouter : « Notre territoire, privé de la protection de ses anciennes frontières par les traités européens, renoue dans les villes, mais aussi dans les campagnes, avec les grandes razzias, pillages d’autrefois, les Normands, les Huns, les Arabes – les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacées par des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains, qui dévalisent, violentent et dépouillent. » La même année, il assurait que la « stratégie adoptée par Pétain et Laval face aux demandes allemandes » avait permis de « sauver des juifs français ».
En 2016, il précisait : « À l’époque, on estime que les juifs ont pris trop de pouvoir, qu’ils ont trop de puissance, qu’ils dominent excessivement l’économie, les médias, la culture française, comme d’ailleurs en Allemagne et en Europe. » Puis de commenter : « Et d’ailleurs, c’est en partie vrai. »
En septembre dernier, il dénonçait – à la télévision, où ses vomissures sont toujours très prisées – « le grand remplacement », à Paris, d’« une population blanche, européenne, chrétienne, qui vit là depuis mille ans », par « une population qui vient d’un autre continent, d’une autre civilisation, d’une autre religion ». Puis de répéter : « L’espace public, aujourd’hui, est occupé par une religion et par une civilisation étrangères qui imposent à tous un mode de vie. »
Et la semaine dernière, sur l’un de ces plateaux où ses vilenies lui valent donc d’être sans cesse réinvité, il s’est enfoncé plus profondément encore dans l’abjection en justifiant d’abord la collaboration de Vichy avec les nazis en ces termes : « Dans toutes les conventions internationales, le vaincu doit se soumettre au vainqueur. Et doit soumettre sa police au vainqueur. Et donc il est tout à fait normal que les flics français soient soumis aux Allemands. » Puis, en reprenant à son compte la propagande qui, sous l’Occupation, présentait les résistant·e·s comme une « armée du crime » (et – par conséquent – leur persécution comme une légitime défense), en proférant : « La guerre civile, c’est des communistes qui l’ont commencée, en exécutant des Français qui étaient des collaborateurs. »
Éric Zemmour, puisque c’est évidemment de lui qu’il s’agit, est journaliste au Figaro, où personne ne réagit à ses infâmes imprécations – un peu comme si cette vénérable maison avait oublié que certains silences, lorsqu’ils durent trop, valent consentement.
Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.