Salon du livre jeunesse de Montreuil : nouvelles du futur
La dystopie est à l’honneur du 34e Salon du livre et de la presse jeunesse, à Montreuil.
dans l’hebdo N° 1529 Acheter ce numéro
Le titre sonne à la fois punk et génération climat : « Nos futurs ». Il souligne aussi la capacité du Salon du livre et de la presse jeunesse, qui se tient jusqu’au 3 décembre à Montreuil (93), à trouver un thème à la croisée des chemins, stimulant pour les très jeunes lecteurs comme pour les ados et leurs aînés.
L’exposition centrale part de Michka, d’Olivier Tallec, peluche qui quitte sa propriétaire trop gâtée pour reprendre sa liberté. Elle passe par le magicien d’Oz revisité par Benjamin Lacombe, qui y voit une métaphore du capitalisme galopant, et Spirou, qu’Émile Bravo expédie à Bruxelles en juin 1940. Elle longe ensuite le mur d’images collectées par le collectif Encrages, qui travaille avec des migrants.
« Les littératures de l’imaginaire sont des littératures du réel », défend Manon Fargetton, auteure de Dix Jours avant la fin du monde (Gallimard), roman de la catastrophe réunissant six fugitifs. Effrayé par nos temps d’autocrates populistes, Nicolas de Crécy pose un fantôme de 1,5 mm dans une guerre qui évoque l’Occupation, avec des armées d’enfants fantômes en gabardines noires (Albin Michel). Lorris Murail tisse un passage entre 2015 et 1915, dans lequel s’embarquent deux ados fans de Star Trek pour aider la jeune Reine, qui soigne des gueules cassées (Chaque chose en son temps, Gulf Stream).
De ses enquêtes sur le transhumanisme, les algorithmes et l’intelligence artificielle, Florence Pinaud a tiré un ouvrage illustré par Élodie Perrotin qui fait le point sur les nano-médicaments ou l’homme bionique (Ricochet). Cosmographe, Guillaume Duprat explore et dessine des représentations de l’univers, des mythes anciens aux anticipations récentes. Quant au Monde des ados et Tout comprendre, ils se projettent dans un dossier : quelle vie en 2050 ?