Taxes diesel : Quel impact pour ceux qui n’ont pas le choix ?

La part « carburant » du budget des ménages est globalement stable mais elle représente jusqu’à 8 % du budget des 10 % des ménages les plus pauvres.

Politis  • 14 novembre 2018 abonné·es
Taxes diesel : Quel impact pour ceux qui n’ont pas le choix ?
© photo : PIERRE ANDRIEU / AFP

Sur plus de 23 millions d’actifs en France qui utilisent la voiture pour se rendre sur leur lieu de travail, 62 % expliquent ce mode de déplacement par le fait qu’ils n’ont pas d’autre solution (sources Ifop et Kantar). Première raison : 41 % des automobilistes jugent que les alternatives sont trop peu flexibles ou trop rares – constat encore plus vrai (54 %) dans les petites villes de 2 000 à 20 000 habitants.

Deuxième raison : le temps de trajet est souvent plus long en transports en commun. Pour 37 % des Français, c’est un frein qui leur fait préférer leur voiture. Dans ce cas, c’est encore plus vrai (43 %) dans les grandes villes (plus de 100 000 habitants).

16,7 millions de Français travaillent dans une autre commune que celle dans laquelle ils résident et s’y rendent en auto : on les appelle les navetteurs (source Insee). La distance moyenne qu’ils parcourent chaque jour est de 35,4 kilomètres, ce qui représente une durée moyenne de 43 minutes et une consommation annuelle moyenne en carburant de 467 litres pour l’essence (6 l/100 km) et de 390 litres pour le diesel (5 l/100 km). Pour un tel usage, le surcoût annuel lié aux augmentations serait d’environ 13,5 euros pour l’essence et 25,3 euros pour le diesel.

La part « carburant » du budget des ménages est restée globalement stable depuis 1970 (environ 4 %), mais elle représente jusqu’à 8 % du budget des 10 % des ménages les plus pauvres qui possèdent au moins une voiture (Insee). Ces ménages roulent en moyenne 8 000 km par an, contre 22 000 km pour les 10 % des ménages les plus riches (Insee).

Les classes les moins aisées (moins de 9 600 euros de revenus par an) sont celles qui utilisent le moins la voiture pour se rendre au travail (38 %) et qui ont le plus recours à la marche, au vélo et aux transports collectifs.

Économie
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