Transition écologique : les contre-propositions de huit forces de gauche
En réponse à la « colère massive » des gilets jaunes, huit partis politiques de gauche et écologistes esquissent, dans une déclaration commune, les pistes d’une politique conciliant la transition écologique et la justice sociale.
À deux jours de la grande mobilisation annoncée des gilets jaunes, huit organisations politiques de gauche et écologistes accusent le gouvernement d’être responsable de la « colère massive » provoquée par la hausse du prix de l’essence, dans une déclaration commune{: target= »_blank » style= »background-color: rgb(255, 255, 255); » } signée par Ensemble !, la Gauche démocratique et sociale, Génération.s, le Nouveau parti anticapitaliste, Nouvelle Donne, le Parti communiste français, le Parti de gauche et République & Socialisme.
« Le gouvernement « pro-riches » Macron-Philippe aura tout fait pour provoquer une haine de l’impôt, par des injustices scandaleuses », écrivent ces forces politiques. Après avoir rappelé la volumineuse « liste de cadeaux aux plus fortunés » des premiers mois du « quinquennat Macron », elles rappellent que ces cadeaux « sont payés par des politiques alourdies contre les plus modestes » et que « les taxes à la consommation, comme la TVA et la taxe essence, sont des impôts totalement injustes qui pénalisent bien plus les plus pauvres que les riches ».
Six propositions alternatives
Après avoir rappelé que « les salariés, les chômeurs, les jeunes sont contraints d’utiliser une voiture, dans les zones rurales ou urbaines éloignées des centres-villes », elles déplorent que rien ne soit fait « pour développer les transports en commun moins polluants, ou pour proposer des tarifs sociaux incitatifs ». Et estiment que « la prime à l’achat de nouvelles voitures moins consommatrices n’a qu’un effet dérisoire ».
Elles appellent à « inverser cette politique » et font pour cela six « propositions alternatives » pour engager sur des « bases de justice sociale la transition écologique :
1 – Augmenter les salaires, les retraites, les indemnités de chômage, les minimas sociaux, et lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscales.
2 – Taxer avant tout les compagnies pétrolières et les grandes entreprises du transport routier ou aérien, ou gestionnaires d’infrastructure (autoroutes), et notamment le groupe Total dont les bénéfices 2017 ont bondi de 39%, qui s’enrichit sur le dos des automobilistes.
3 – Taxer le kérosène (qui ne l‘est pas du tout !) pour empêcher que l’avion, très pollueur, ne concurrence le train. Supprimer l’exonération scandaleuse des taxes carburant pour le transport routier afin de développer le fret ferroviaire. Affecter l’essentiel des ressources de la taxe sur les carburants (TICPE) au développement de transports et de sources d’énergie écologiques, avec un contrôle démocratique.
4 – Arrêter la fermeture des petites lignes de chemins de fer (9 000 km sont menacés), qui transforme les campagnes en déserts. Investir massivement dans les transports en commun de qualité accessibles à tous.
5 – Baisser fortement la TVA pour tous les produits de première nécessité.
6 – Contraindre les constructeurs à fabriquer des véhicules propres et sécurisés ; interdire la production et l’importation de véhicule diésel. »
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