Un havre pour les lanceurs d’alerte
La Maison des lanceurs d’alerte (MLA) a été inaugurée le 9 novembre à Paris. Le but ? Les protéger.
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Les lanceurs d’alerte vont enfin avoir une maison. Une vingtaine d’ONG, dont Anticor, Transparency International France, la Fondation des sciences citoyennes, Attac, le Gisti, et le Syndicat national des journalistes travaillaient sur un projet d’association depuis plusieurs années. La Maison des lanceurs d’alerte (MLA) a été inaugurée le 9 novembre, une semaine avant l’ouverture, le 16 novembre, à Paris, de l’édition 2018 du Salon des lanceurs d’alerte.
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Le but ? Les protéger. Car, si la loi Sapin 2 prévoit un bouclier juridique aux lanceurs d’alerte, aucun statut global ne les protège en tant que tels. Ils restent exposés à du harcèlement, des agressions, des pressions, des procès, des licenciements, des impacts sur leur vie personnelle… « D’Irène Frachon à Edward Snowden en passant par Antoine Deltour, les lanceurs d’alerte prennent tous les risques pour défendre en conscience l’intérêt général », annonce le site de la MLA, dont la première assemblée générale se tiendra le 21 novembre.
Le propre des lanceurs d’alerte ? « Sentinelles, vigies […], ils nous préservent de systèmes qui sont brutaux, violents, d’un point de vue social, écologique ou sanitaire, résume Claire Nouvian, de l’association Bloom, qui œuvre contre les méthodes de pêches destructrices. La MLA a été créée pour les aider à faire face aux représailles, aussi judiciaires, et aux frais de justice. » Nicole Marie Meyer, de Transparency International France, a perdu son emploi au quai d’Orsay, connu la solitude, l’humiliation, les procès, et vu sa santé se dégrader, pour avoir signalé à sa hiérarchie des faits de corruption. « Aucune ONG n’a les moyens de défendre seule tous les lanceurs d’alerte dans tous les domaines. Syndicats et associations se sont regroupés […] pour les soutenir tout au long de leur traversée du désert jusqu’à ce qu’ils obtiennent justice. »
Cette maison voit le jour alors que la loi « secret des affaires » du 30 juillet vient d’être invoquée pour bloquer la parution d’informations sur le Levothyrox, médicament qui fait l’objet de plaintes pour effets secondaires invalidants. Basta ! et l’Observatoire des multinationales, en partenariat avec le collectif EurosForDocs, ont d’ailleurs lancé le 13 novembre les « Pharma Papers », un outil en ligne pour mettre en lumière la toile d’influence tissée par les laboratoires. Emmanuelle Amar, présidente du Remera, qui a révélé l’affaire des bébés sans bras dans l’Ain, a appris le 29 octobre que son licenciement était suspendu. Mais quel avenir pour sa structure, son équipe, et leurs recherches sur ces malformations ?