Climat : les Américains contre Trump
D’après une enquête de l’université de Yale, 73 % des citoyens étasuniens pensent que le réchauffement climatique est une réalité.
L’université américaine de Yale et le centre de l’université George-Mason sur le changement climatique viennent de publier un sondage sur les positions des Américains relatives au changement climatique. Cette enquête fait apparaître un très net divorce entre la population et Donald Trump sur ces questions. Quelque 73 % des citoyens majeurs des États-Unis pensent qu’un réchauffement mondial est en cours. Cela représente une augmentation de 10 points par rapport à la dernière enquête menée en 2015. Commentaire de Anthony Leiserowitz, responsable du programme d’étude des perceptions du climat :
Les gens commencent à comprendre que les modifications climatiques affectent maintenant leur pays, leur État, leur communauté et que tout cela n’arrivera pas dans 50 ou 100 ans, mais maintenant.
Cette analyse s’appuie sur les nombreux chiffres de l’enquête, puisqu’elle fait apparaître que plus de 10 % des Américains ont récemment changé d’avis sur la réalité du réchauffement et que cette évolution concerne majoritairement les moins de 25 ans, les femmes, les Afro-Américains et les Latinos. Parmi elles, 21 % expliquent aussi qu’elles ont changé récemment d’avis parce qu’elles ont constaté les impacts du dérèglement, 20 % parce qu’elles prennent ces impacts plus au sérieux, 20 % parce qu’elles sont mieux informées et 18 % parce qu’elles en ont entendu parler.
Échec des climatosceptiques
Les auteurs de l’étude concluent que les campagnes des climatosceptiques comme certains candidats aux élections, des groupes de pression et des législateurs qui sévissent depuis 2008, n’ont pas vraiment réussi à convaincre la majorité des Américains que le réchauffement n’avait pas pour origine les activités humaines. Ainsi, 57 % de la population est maintenant persuadée que les scientifiques ont entièrement raison de s’inquiéter et de lancer des avertissements. Autre chiffre révélateur : désormais, 84 % des Américains se déclarent « plus concernés » par les changements climatiques, qu’ils votent pour les démocrates ou les républicains.
Manifestement, en dehors d’un noyau dur d’environ 20 % de la population, essentiellement âgée, religieuse et rurale, les positions des citoyens appartenant à l’un des deux grands partis sont de plus en plus proches. En fait, si l’on tient aussi compte de ceux qui ne se reconnaissent dans aucun parti, il n’existe plus aux États-Unis de « fracture » sur la question climatique.
Cela explique sans doute pourquoi, en dehors de Trump et de son administration, les élus dans les États, au Sénat et à la Chambre des représentants sont de plus en plus prudents dans leurs interventions sur le dérèglement climatique ou bien, surtout chez les républicains, évitent d’évoquer ce thème. Ceci en dépit des reproches et des demandes de Donald Trump, qui reçoit en ce moment des sénateurs et des représentants pour leur demander de reprendre l’offensive sur le climat. En vain pour l’instant.
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