Quelques listes de bric et de gauche
Au-delà des listes issues de la gauche « officielle », de nombreuses candidatures entendent porter des thématiques sociales et écologiques ou profiter de l’élan des mouvements sociaux.
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Parti pirate
Créé en 2006, ce parti, proche des écolos/Verts, avait obtenu 0,2 % lors des élections européennes de 2014. Leur programme insiste fortement sur les brevets « à l’ère de l’information », qui « ont généralement un effet dissuasif sur l’innovation [au lieu d’être] un stimulant. » La tête de liste est une ancienne militante et permanente EELV, Florie Marie, cheffe de cabinet à la mairie de Schiltigheim (Bas-Rhin).
Démocratie représentative
La tête de liste, Hadama Traoré, est un habitant de la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et responsable du mouvement politique citoyen La Révolution est en marche, qui défend le « savoir-vivre ensemble et le faire ensemble », et dont émane le parti Démocratie représentative. Hadama Traoré se dit défenseur de la « minorité silencieuse ». L’Aulnaysien, qui a fait ses premières armes à Notre-Dame-des-Landes, promeut « un pouvoir exercé par le peuple, un projet politique sans distinction de confession, d’origine, de couleur » ainsi qu’« une égalité hommes-femmes » ou encore « la défense de l’écologie et de l’eau potable, pour qu’elle soit accessible à tous ». Le site du parti, qui ne semble pas abouti, ne présente pas de programme détaillé.
Parti des citoyens européens (Pace)
Déjà candidat en 2014 pour les européennes (mais il n’avait pas obtenu de sièges) et aux législatives de 2017, le Pace veut mener le projet d’une « république européenne », un État « fédéral, vert, solidaire, créatif et pacifique ». Le Pace s’appuie sur deux autres points clés : « l’équi-économie », soit une économie « verte et humaine basée sur quatre piliers de l’équilibre » (les entreprises exportatrices, l’économie locale avec le petit commerce et l’agriculture familiale, le secteur associatif avec l’économie sociale et solidaire, et, enfin, le secteur public). Pour les relations internationales, le Pace veut une « diplomatie pacifique », « au service de la sauvegarde de la biodiversité », de la dépollution des océans et de la lutte contre le réchauffement climatique. La tête de liste, Audric Alexandre, est professeur d’anglais à l’université de Douai et chargé de mission pour le Pace. Il a été candidat aux législatives à Arras en 2017.
Urgence Écologie (UE)
Mené par Dominique Bourg, ex-vice-président de la Fondation Nicolas-Hulot et professeur de philosophie à l’université de Lausanne, ce parti compte parmi ses membres Delphine Batho, Première ministre de l’Écologie du quinquennat Hollande. UE s’appuie sur les travaux du Giec pour défendre le climat. Son programme est axé sur la crise écologique et l’importance de freiner les changements climatiques. Ce parti propose de « mettre fin à toutes les subventions européennes destructrices du climat et de la biodiversité avec une fin des aides publiques à l’agriculture industrielle chimique », ou encore d’exclure tous les lobbys du Parlement et des institutions européennes. UE propose aussi, entre autres, une suppression des lignes aériennes s’il existe d’autres transports pour un trajet de moins de cinq heures. Le parti est soutenu par les mouvements politiques Génération Écologie, le Mouvement écologiste indépendant, le Mouvement des progressistes et l’Union des démocrates et des écologistes.
Mouvement pour l’initiative citoyenne (MIC)
La seule proposition du MIC est la mise en place du RIC (référendum d’initiative citoyenne) à l’échelle nationale et européenne. La tête de liste, qui a été tirée au sort, est Gilles Helgen, chef d’entreprise rennais. Parmi les porte-parole, on trouve Raul Magni-Berton, professeur à l’IEP de Grenoble, spécialiste du RIC.
Allons enfants
Ce parti a pour particularité de ne compter que des membres étudiants et jeunes actifs âgés de 18 à 30 ans. Sa tête de la liste : Sophie Chaillaud, déjà candidate aux législatives 2017 à Paris, une étudiante de 22 ans à Sciences Po-Paris. Le programme paraît fourni : AE propose notamment de créer un statut de réfugié climatique, de lutter contre la consommation de plastique, de repenser l’aménagement urbain et la mobilité de terrain, de créer une institution européenne de l’énergie et de développer le circuit court et les modes de transports à faible émission. AE voudrait aussi supprimer le règlement Dublin III et simplifier le « millefeuille institutionnel » européen en organisant l’UE comme un État avec « une tête exécutive (président de la Commission) et des institutions qui fonctionneront en domaines spécifiques (environnement, économie…) ».
Décroissance 2019
Cette liste écologiste (qui présentait des candidats en 2017 pour les législatives) voudrait passer à une économie de la décroissance pour préserver l’environnement. Le parti, mené par une enseignante, Thérèse Delfel, souhaite sortir des traités européens de libre-échange, supprimer ou « taxer lourdement la publicité » et « régénérer les sols et créer de nombreux emplois avec la permaculture ». Décroissance 2019 veut également rétablir les monnaies locales « pour affaiblir la finance », en plus d’une monnaie commune « remise à sa place ».
À voix égales
L’avocate qui a défendu Jacqueline Sauvage, Nathalie Tomasini, veut faire du combat pour l’égalité femmes-hommes le point central et primordial pour un « nouveau monde ». La liste se veut indépendante financièrement. Si les frais de campagne lui sont remboursés, « les dons récoltés seront reversés à des associations de victimes de violences conjugales et intrafamiliales ».
Parti révolutionnaire Communistes (PRC)
Le parti est né du mouvement Communistes, qui est lui-même une scission du PCF. Le PRC ne présente pas de programme détaillé, si ce n’est « combattre l’Europe capitaliste ». En 2017, Antonio Sanchez, tête de liste pour ces européennes, n’était pas parvenu à se porter candidat pour la présidentielle, par manque de parrainages.
Alliance jaune, la révolte par le vote
Ce parti trouve à sa tête l’artiste Francis Lalanne et plusieurs figures des gilets jaunes comme Jérémy Clément. Difficile de trouver un programme clair, si ce n’est que les candidats souhaitent appliquer une taxe « sur le kérosène lourd » ou encore sur les transactions financières internationales.
Parti animaliste
La cause animale est au cœur du combat de l’avocate Hélène Thouy, tête de liste, qui a été candidate aux législatives en 2017. Elle conseille des associations comme L214.
Une Europe au service des peuples (Union des démocrates musulmans français)
Le porte-parole de l’Union des démocrates musulmans français, Nagib Azergui, voudrait que les Français de confession musulmane soient intégrés comme des « Français à part entière et non comme des Français à part ». Aucun programme détaillé n’a été mis en avant. En 2015, lors des régionales, l’UDMF avait obtenu quelques bons résultats, comme 16 % à Poissy (Yvelines).