Théâtre : une rentrée au sang neuf
Sous l’impulsion de nouveaux directeurs, le théâtre public explore de nouveaux chemins.
dans l’hebdo N° 1567 Acheter ce numéro
Il y a comme un air de nouveauté dans le théâtre public. On dialogue plus avec les spectateurs, on cherche à ouvrir d’autres chemins. De nouveaux directeurs, souvent plus jeunes, tentent de nouvelles idées. Au Théâtre national de Toulouse, Galin Stoev a changé le rapport avec les spectateurs en déplaçant le café, qui semble maintenant appartenir aux gens qui franchissent les portes. Avant de monter un Marivaux, il a mis sur pied avec d’autres structures de la région une Biennale internationale des arts vivants, où le public pioche dans la richesse artistique et les proximités géographiques (24 septembre-12 octobre).
De même, au Théâtre des 13 vents de Montpellier, où Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ont la lourde tâche de succéder à Rodrigo Garcia (un Attila du service public !), le spectateur est roi, avec la possibilité d’un parcours et d’un tarif étudiés avec l’équipe directrice. Mais la réouverture est là, comme en beaucoup d’endroits, tardive ; ce sera avec La Beauté du geste de Garraud-Saccomano, où « l’extravagance reconduira la réalité à la frontière » (3-18 octobre).
Aux Îlets de Montluçon, Carole Thibaut lance sa saison avec violence : « Les enfants de la politique font de la politique au plein sens du terme, et les politiques font des affaires », écrit-elle dans la brochure de son théâtre. Elle transforme une nouvelle fois les Journées du patrimoine en Journées du matrimoine, avec un ensemble sur Violette Leduc, Françoise Sagan et Marguerite Audoux (19-22 septembre).
À Limoges, le festival des Francophonies change de tête (Hassane Kassi Kouyaté succède à Marie-Agnès Sevestre) et de style. L’ouverture, appelée Rituels vagabonds, sera une « déambulation participative » mêlant professionnels et amateurs sous la houlette d’une chorégraphe martiniquaise, Josiane Antourel (25 septembre-5 octobre).
Enfin, à Paris, les Plateaux sauvages se sont affirmés comme un merveilleux lieu d’invention et de convivialité. Enfants et adultes sont impliqués plus qu’ailleurs. Début de la saison avec un cycle Pierre Maillet, avec ses spectacles déjantés des Lucioles – d’une pièce sur Foucault à des textes autour du cinéma – et un exercice de « transmission artistique », en collaboration avec 200 spectateurs préalablement inscrits, sur le thème des Toutes Premières Fois au théâtre et au cinéma (18 septembre-5 octobre). Un vent de fantaisie et d’affection serait-il tombé sur notre cher théâtre subventionné ?