Arménie : Artsakh, héritage miné de l’URSS

À la chute du Mur, les nouvelles républiques ont hérité de conflits territoriaux couvant parfois depuis soixante-dix ans, comme en Artsakh, l’ancien Haut-Karabagh.

Patrick Piro  • 13 novembre 2019
Partager :
Arménie : Artsakh, héritage miné de l’URSS
© Place centrale de Stepanakert, capitale de l’Artsakh, le jour du Festival des récoltes.Patrick Piro

Trente ans après la chute du Mur, qui en a précipité l’effondrement, l’ex-URSS n’est toujours pas libérée de ses vieux démons. Le système stalinien avait pris soin, pour maîtriser une mosaïque de peuples, de les scinder par les frontières d’une multitude d’entités imbriquées. À l’indépendance, elles ont hérité de conflits territoriaux couvant parfois depuis soixante-dix ans, comme en Artsakh (ancien Haut-Karabagh) peuplé d’Arméniens, qui réclame sa reconnaissance depuis trente ans, enjeu d’un conflit non résolu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En partie parce que Moscou, toujours influent dans les pays de l’ancien empire, voit l’intérêt d’y maintenir des statu quo fragiles pour en contrôler la politique étrangère : c’est une doctrine « Poutine », qui vise à reconstituer une puissance soviétique dont le dirigeant cultive la nostalgie. Elle est à l’œuvre en Ukraine : l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass par des séparatistes a été orchestrée par Moscou dès que Kiev s’est trop rapproché de l’Occident. Même motif, même punition en Géorgie, empoisonnée par les conflits d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, ou encore en Moldavie, qui a perdu le contrôle de la Transnistrie : autant de séparatismes opportunément attisés par Moscou et solidement soutenus par l’armée russe.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La Brigade rouge : un poing c’est tout !
Portfolio 20 novembre 2024 abonné·es

La Brigade rouge : un poing c’est tout !

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Reportage photo.
Par Franck Renoir
À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »

Avec les rapides avancées russes sur le front, la ville de Koupiansk, occupée en 2022, est désormais à 2,5 km du front. Les habitants ont été invités à évacuer depuis la mi-octobre. Malgré les bombardements, certains ne souhaitent pas partir, ou ne s’y résolvent pas encore.
Par Pauline Migevant
À Valence, un désastre climatique et politique
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Valence, un désastre climatique et politique

Après les terribles inondations qui ont frappé la région valencienne, les réactions tardives du gouvernement de Carlos Mazón ont suscité la colère des habitants et des réactions opportunistes de l’extrême droite. Pour se relever, la population mise sur la solidarité.
Par Pablo Castaño
Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle
Analyse 13 novembre 2024 abonné·es

Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle

Après la défaite de Kamala Harris, les voix critiques de son parti pointent son « progressisme », l’absence de considération des classes populaires et le coût de la vie aux États-Unis. Les positions centristes de la candidate pour convaincre les électeurs indécis n’ont pas suffi.
Par Edward Maille