Festival Faits d’hiver : Éclats du vivant
La 22e édition du festival Faits d’hiver propose un beau panorama de la création chorégraphique.
dans l’hebdo N° 1586 Acheter ce numéro
Créé en 1999, Faits d’hiver est l’un des festivals de danse contemporaine les plus vivifiants de France, s’attachant à explorer la création chorégraphique du moment avec une prédilection marquée pour les formes hors normes. « Tel un laboratoire, la danse contemporaine travaille le vivant dans toutes ses parcelles, ses éclats et manifestations », déclare Christophe Martin, le directeur artistique du festival, qui invite à « venir voir ensemble l’instant dansé ».
Déployée sur près d’un mois, l’édition 2020 investit une douzaine de lieux à Paris ou en proche périphérie (Vanves, Créteil), Micadanses – l’un des principaux espaces dédiés à la danse contemporaine dans la capitale – constituant le lieu central du festival. Au total, près de vingt pièces sont présentées, signées de chorégraphes déjà reconnus ou en devenir, parmi lesquelles douze créations. Au début du festival se démarque en particulier Hate Me, Tender, « solo pour un féminisme du futur » dans lequel la chorégraphe et performeuse suisse Teresa Vittucci se réapproprie la figure iconique de la Vierge Marie pour la transformer en égérie flamboyante d’un féminisme queer.
Inspirée par les grandes manifestations populaires contre l’ordre établi et ce qu’elles révèlent ou expriment du corps collectif comme des corps individuels, la nouvelle création du jeune chorégraphe français Thomas Chopin, Le Charme de l’émeute, entre en résonance directe avec l’actualité sociale et suscite une attraction d’autant plus forte.
De son côté, la chorégraphe italienne Valeria Giuga présente Rockstar, pièce hybride qui aborde un passé récent (les années 1970-1990) via la rencontre sur le plateau entre Noëlle Simonet, danseuse chevronnée, et Jean-Michel Espitallier, poète contemporain féru de rock. Aux mouvements de l’une, traversant son parcours dans la danse, répondent les textes de l’autre, évoquant diverses figures et facettes majeures de la mythologie rock. Émaillée de morceaux emblématiques de l’époque, la bande sonore est conçue par Jean-Michel Espitallier en binôme avec Anne-James Chaton.
Signalons encore XYZ ou comment parvenir à ses fins, nouvelle création – adéquatement programmée en fin de festival – du chorégraphe français Georges Appaix. Succédant à What Do You Think ? elle conclut un long cycle de pièces dont les titres suivent (plus ou moins) l’ordre alphabétique et achève ainsi une singulière aventure chorégraphique, à la tonalité très insolite, entamée au milieu des années 1980.
Faits d’hiver, jusqu’au 8 février, à Paris, Vanves et Créteil, www.faitsdhiver.com