Faisons le Paris de l’entraide : décidons d’une garantie dignité
Pour que personne à Paris ne vive sous le seuil de pauvreté, les candidats de Décidons Paris avancent une proposition inspirée du minimum social garanti mis en place par la ville de Grande Synthe.
Paris, vitrine de la France, est surtout une vitrine de l’explosion des inégalités qui sévit dans notre pays. S’y côtoient les plus riches et les plus pauvres. 3.552 personnes sans solution d’hébergement décomptées le 30 janvier 2020 et un taux de pauvreté de 16% tandis que la capitale héberge 4.000 personnes dont la fortune dépasse les 25 millions d’euros. Comme le disait l’INSEE en 2017, _« Paris est en effet un territoire très inégalitaire où les plus aisés côtoient les plus modestes ».
Fidèle à ses habitudes, Macron a lancé des grands mots avec sa Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté en septembre 2018. De belles annonces sans améliorations pour les maux réels de la société française et de ses plus pauvres… bien au contraire ! D’après l’OFCE, les 10% les plus pauvres ont perdu 240 euros depuis le début du quinquennat, et l’INSEE a dénombré une augmentation de 400.000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France en 2018 ! Pourtant, on estime que 30% des allocations ne sont pas perçues en France. 36% des personnes qui ont droit au RSA ne le réclament pas. Ce sont 5,3 milliards d’euros d’économies pour l’État.
Et si le premier rôle d’une municipalité, et peut-être a fortiori d’une capitale riche comme Paris, était de protéger ses administrés de la pauvreté en faisant du recours au droit sa priorité absolue pour garantir à chacun·e le droit de ne pas vivre en dessous du seuil de pauvreté ? Nous devons constater qu’à Paris, les digues n’ont pas été posées pour faire rempart et protéger les plus fragiles d’entre nous.
Un levier existe pourtant, déjà mis en place par la ville de Grande Synthe. Au cœur d’une crise migratoire aggravée par la désindustrialisation et le chômage de masse, la municipalité a choisi d’agir et a instauré le minimum social garanti (MSG). L’objectif est clair : plus personne ne doit vivre sous le seuil de pauvreté. La méthode est concrète : proposer à chaque foyer un accompagnement complet pour vivre dignement. Première étape, vérifier avec chaque personne que son foyer bénéficie de toutes les prestations auxquelles il a droit. Puis calculer le revenu nécessaire pour sortir de la pauvreté. Enfin, verser le revenu complémentaire.
Cette mesure que nous appelons « garantie-dignité » constitue le socle d’une ville plus juste et plus solidaire. Nous voulons poser le contre-pied de ce Paris des riches où chaque m2 est vendu pour alimenter la spéculation et le patrimoine de quelques-uns. Quand d’autres veulent créer une police municipale, quand l’équipe actuelle engage des millions pour des Jeux Olympiques climaticides et anti-sociaux qui n’étaient pas dans son programme, nous revendiquons le fait que plus personne ne soit obligé de vivre sous le seuil de pauvreté à Paris. Et que les moyens financiers libérés par la ville doivent plus servir à sortir les Parisien·nes de la pauvreté qu’à accueillir les ultra-riches. Ne plus avoir à se préoccuper de savoir si on va manger ou non le lendemain libère l’esprit, redonne de la confiance et du pouvoir tant au niveau individuel que collectif. C’est aussi une mesure féministe : à Paris, plus d’une famille monoparentale, majoritairement des femmes, sur 5 est pauvre.
Dotée de moyens financiers et humains considérables, notre ville-département-capitale pourrait se faire précisément la capitale de l’entraide et de l’hospitalité. Nous avons les moyens de faire en sorte que personne à Paris ne vive sous le seuil de pauvreté, évalué à 1.041 euros (60% du revenu médian). Nous avons les moyens de permettre à chaque ménage de se soigner sans attendre l’urgence vitale, de fournir du matériel scolaire de qualité pour ses enfants et d’être au chaud quand le froid s’abat. Nous avons les moyens de garantir la dignité. Nous avons les moyens de la garantie-dignité. Il suffit de le décider. Décidons Paris.
Signataires :
Danielle Simonnet et Vikash Dhorasoo, binôme candidat à la Mairie de Paris pour Décidons Paris
Laurent Sorel, binôme candidat à la Mairie du 20e avec Danielle Simonnet
Clarisse Guiraud, binôme candidat à la Mairie du 18e avec Vikash Dhorasoo
Sarah Legrain et Claudio Pulgar-Pinaud, binôme candidat à la Mairie du 19e
Natalie Depraz et Jean Salvat, binôme candidat à la Mairie du 17e
Ourida Makboul et Yaniv Fitoussi, binôme candidat à la Mairie du 16e
Frédéric Viale et Mathilde Coat, binôme candidat à la Mairie du 15e
Lamya Essemlali et Raphaël Arcis, binôme candidat à la Mairie du 14e
Raphaël Qnouch et Elise Lowy, binôme candidat à la Mairie du 13e
Clément Bony et Bérénice Hemmer, binôme candidat à la Mairie du 12e
Pépita Car et Laurent Bussière, binôme candidat à la Mairie du 11e
Hugo Roëls et Marion Beauvalet, binôme candidat à la Mairie du 10e
Côme Delanery et Roxane Charabot, binôme candidat à la Mairie du 9e
Guillaume Cogan et Natalia Rebollo Quero, binôme candidat à la Mairie du 8e
Samia Hasnaoui et Julien Cohen, binôme candidat à la Mairie du 7e
Cédric Loison et Letizia Mancusi, binôme candidat à la Mairie du 6e
Victoire Diethelm et Hedi Reghioui, binôme candidat à la Mairie du 5e
Patricia Pol et Thomas Luquet, binôme candidat à la Mairie de Paris centre
Des contributions pour alimenter le débat, au sein de la gauche ou plus largement, et pour donner de l’écho à des mobilisations. Ces textes ne reflètent pas nécessairement la position de la rédaction.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don