Oiseaux-Tempête : Impros de haut vol
Le groupe Oiseaux-Tempête sort un album puissant, bande originale du film Sortilège.
dans l’hebdo N° 1591 Acheter ce numéro
Planant haut dans le paysage musical français contemporain, Oiseaux-Tempête a pris son envol en 2012 sous l’impulsion de Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul, tous deux multi-instrumentistes et activistes de la frange la plus aventureuse du rock. Foncièrement évolutif, à la composition variable d’un disque à l’autre, le groupe distille une musique – majoritairement instrumentale – tantôt planante tantôt grondante, qui flotte, libre comme l’air, entre le (post-)rock, le jazz contemporain et l’électronique. N’hésitant pas à migrer vers d’autres contrées, il cultive en particulier des liens étroits avec le bassin méditerranéen, où il a déjà conçu plusieurs albums.
Quelques mois après From Somewhere Invisible, splendide quatrième album studio, arrive déjà un nouvel opus. Il s’agit de la bande originale de Sortilège (Tlamess en VO), deuxième long métrage (qui sort simultanément en salles) du cinéaste tunisien Ala Eddine Slim – l’appel de la Méditerranée, encore.
Oiseaux-Tempête se déploie ici sous la forme d’un quatuor : Frédéric D. Oberland (mellotron, synthés, guitare), Stéphane Pigneul (système modulaire, synthés, basse), Mondkopf (synthés, système modulaire) et Jean-Michel Pirès (batterie, percussions). Instrumentale et mouvante, la musique a été improvisée devant les rushs du film en puisant en partie dans du matériau préexistant. Divisé en douze morceaux, l’album alterne courtes plages atmosphériques, à la tonalité souvent menaçante, et longues cavalcades chaotiques, à la texture foisonnante et à l’intensité foudroyante – les plus remarquables étant « Cimetière », « Jettura » et « Tlamess (Closing Titles) ». D’une rare puissance évocatrice, l’ensemble fonctionne – voire fictionne – très bien sans les images : du grand cinéma pour l’oreille.
Sortilège, Oiseaux-Tempête, Sub Rosa.