À Lyon comme au Luxembourg, mettons en place la gratuité des transports en commun

Les candidats de la liste Lyon en commun veulent faire du scrutin municipal un référendum « pour ou contre la gratuité des transports en commun. »

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À Lyon comme au Luxembourg, mettons en place la gratuité des transports en commun
© Photo : PHILIPPE MERLE / AFP

Ce dimanche 1er mars 2020, les transports en commun du Grand-Duché de Luxembourg devenaient gratuits. C’est le premier pays au monde qui prend cette mesure d’urgence écologique et sociale sur l’ensemble de son territoire et qui impactera plus de 600 000 habitants et des milliers de frontaliers.

Signataires

Paul Aries, Directeur de l’Observatoire international de la gratuité et candidat Lyon en Commun sur la circonscription Lyon Centre de la Métropole de Lyon

Nathalie Perrin-Gilbert, Maire du 1er arrondissement et candidate Lyon en commun à la Mairie de Lyon

Laurence Boffet, Membre d’Ensemble ! candidate Lyon en Commun, tête de liste sur la circonscription Lyon Centre de la Métropole de Lyon

Loïc Rigaud, Co-président du GRAM, candidat Lyon en commun sur la circonscription Lyon Centre de la Métropole de Lyon

Malika Grosjean-Hadad, Membre de la France Insoumise, candidate Lyon en Commun, Tête de liste pour le 1er arrondissement de Lyon.

Lyon en Commun organise une rencontre publique « Pour la gratuité des transports en commun » lundi 9 mars à 19h à Soffa Terreaux – 17 rue Sainte Catherine 69001 Lyon avec la participation de Paul ARIES.

La gratuité des transports n’est pas une utopie. Elle existe déjà dans plus de 30 villes en France dont Dunkerque, mais aussi dans des centaines de réseaux dans le monde. L’utopie, c’est de penser que nos villes pourront supporter un trafic grandissant, à moyens constants, dans un contexte d’urgence climatique. La gratuité des transports permettra d’augmenter considérablement le report modal de la route vers les transports en commun. Sur la Métropole de Lyon le gain attendu d’une telle mesure serait de 15% à 30% de voyageurs en plus (1) (et donc en moins sur les routes).

Le problème de la gratuité n’est pas comptable mais politique

Le seul coût des embouteillages (943 euros par personne et par an) est supérieur au coût de la gratuité. La gratuité des transports n’est pas un coût mais une mesure qui rapporte en termes de santé publique, d’environnement, de nuisances sonores, d’entretien des voiries, des façades, de temps perdu dans les bouchons, de coût annuel d’un véhicule pour les ménages, etc.

La gratuité des transports est aussi nécessaire pour en finir avec des techniques toujours plus musclées de lutte anti-fraude, reposant sur la culpabilisation des voyageurs et la peur.

Lyon en commun est une plateforme citoyenne qui présentera des listes aux élections municipales et métropolitaines sur Lyon. Nathalie Perrin-Gilbert actuelle maire du 1er arrondissement est la tête de liste de ce mouvement et est candidate à la mairie de Lyon avec le soutien de différents partis de gauche et écologistes : la France insoumise, le GRAM, Ensemble ! la Gauche républicaine et socialiste, le Mouvement républicain et citoyen et Pour une Ecologie populaire et sociale.

Si nous sommes élus, nous mettrons en place la gratuité, pour tous, des transports en commun dès 2020, les week-ends et lors des pics de pollution, puis avant la fin du mandat de manière permanente. Nous construirons politiquement, financièrement et techniquement cette gratuité par une amélioration du réseau en termes de cadencement mais aussi de développement de nouvelles lignes.

Mettons fin au système Collomb-Kimelfeld ; EELV et PS complices

Lyon n’est pas seulement connue pour ses bouchons gastronomiques mais également pour la pollution de son air et la cherté de ses transports en commun.

33 pics de pollution ont eu lieu en 2019 avec pour seule réponse de Collomb/Kimelfeld des Tick’air à 3€ les jours de pollution. Cette absence de réaction est irresponsable pour la santé des habitants de la métropole. C’est d’ailleurs une fois de plus, les plus précaires qui sont les plus impactés par les problèmes de pollutions de l’air, coincés entre le périphérique et la rocade.

En termes de transport en commun, Lyon est la 32ème ville la plus chère au monde avec un ticket à l’unité dans les bus à 2€20, un carnet de 10 tickets à 17€60, un ticket à la journée à 6€20, soit un prix quasi identique à Paris pour un réseau qui n’est pas comparable.

Et c’est bien une alliance LREM-PS-EELV en place depuis 19 ans au Grand Lyon et aujourd’hui à la Métropole de Lyon qui a mis en place cette politique onéreuse pour les citoyens. C’est cette même majorité qui a dépensé plusieurs dizaines de millions d’euros pour financer des études sur la création du TOP, le périphérique Ouest de Lyon, un grand projet inutile qui viendra augmenter le nombre de voiture et la pollution sur l’agglomération. Attention ne vous trompez pas, la gratuité existe à Lyon, mais pour les riches : en décembre dernier, David Kimelfeld, le président LREM de la Métropole de Lyon (candidat à sa réélection) a fait adopter une délibération, avec le soutien des élus EELV et PS mettant en place la gratuité … pour les touristes d’affaires et autres congressistes internationaux. Seules élues à voter contre, Nathalie Perrin-Gilbert et Corinne Iehl, élues GRAM et membres de Lyon en Commun.

En restant dans cette majorité les élus écologistes et socialistes se sont compromis avec le système Collomb-Kimelfeld. Quelle garantie pour demain ?

La gratuité pour tous et pas seulement pour les précaires !

Si EELV et PS dénoncent lors de cette campagne électorale leurs alliés d’hier – position électoraliste ou vrai changement ? – ils n’en demeurent pas moins qu’ils restent frileux pour engager la transformation écologique et sociale de la Métropole de Lyon. Quand la « Gauche unie » (PS et PCF) plaide pour une gratuité réservée aux précaires, EELV propose des tarifs sociaux qui existent déjà. Défendre la gratuité pour les seuls pauvres et soutenir que ceux qui peuvent, doivent payer les transports en commun est une machine de guerre contre les gratuités existantes et la Sécurité sociale. Si on accepte ce discours pour les transports en commun pourquoi ne pas l’accepter pour l’école ou la santé ? Une demi-mesure qui ne va d’ailleurs jamais sans condescendance ni flicage : « Etes-vous un vrai pauvre méritant ou un salaud de fainéant ? »

Cette gratuité d’accompagnement du système n’a jamais permis de changer les modes de vie. La liste Lyon en commun veut la gratuité des transports en commun pour tous car nous voulons changer la façon de se déplacer, changer la façon d’habiter et de vivre. Lyon en commun souhaite ralentir la ville et lutter contre l’attractivité à tout prix pour construire une ville à vivre pas à vendre.

Nous le disons aux autres listes de toutes les couleurs politiques. En refusant la gratuité des transports en commun, vous passez à côté de l’histoire et vous porterez une responsabilité dans la dégradation de la qualité de l’air.

Dernier mandat pour le climat !

Le temps nous est compté ! « C’est le dernier mandat pour le climat » comme le dit le slogan des marches pour le climat. Si nous tergiversons encore pour engager la transition écologique de nos villes, il sera trop tard.

Nous appelons les électrices et électeurs sur Lyon et sa métropole à faire des élections des 15 et 22 mars prochain un référendum pour ou contre la gratuité des transports en commun.


Note :

[1] Source : SYTRAL 2019

Publié dans
Tribunes

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