Pierre-Emmanuel Barré nous sort du caca

Notre Voyage autour de nos chambres #49 est un coup de chapeau à l’humoriste qui a tenu un « journal de confinement » en postant quotidiennement une vidéo hilarante. Entre jeu de massacre politique et fantaisie scato, la meilleure série sur le Net en 58 épisodes à raison de 2 minutes chacun.

Christophe Kantcheff  • 13 mai 2020
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Pierre-Emmanuel Barré nous sort du caca
© D.R.

« Le mec est plus dangereux qu’une chauve-souris qui aurait sucé un pangolin. » Voilà pour Edouard Philippe, qui, en ce dimanche 15 mars, recommande d’aller voter au premier tour des municipales. Quant aux électeurs qui l’ont écouté, ils ont droit à ceci : « Une personne qui va voter aujourd’hui en risquant sa vie et celle des autres, ça s’appelle pas un démocrate. Ça s’appelle un fils de pute ! » Pierre-Emmanuel Barré n’en est alors qu’au deuxième épisode de son journal de confinement, mais déjà, il pète des flammes (littéralement et dans tous les sens) !

Ayant dû interrompre la tournée de son nouveau spectacle « Pfff » (disponible en streaming sur son site), Pierre-Emmanuel Barré s’est confiné chez lui à partir du 14 mars, dans sa campagne cévenole, et s’est lancé dans un « Journal de confinement » assez éloigné de ceux de Leila Slimani et de Marie Darrieussecq. Le sien est d’un genre moins éthéré, plus organique. Chaque jour, l’humoriste a ainsi posté une vidéo d’environ deux minutes… déflagrantes ! « Aujourd’hui j’ai décidé de ne pas regarder l’actu. Parce que chaque fois, ça m’énerve. Raté, j’ai regardé ! », lance-t-il au début de l’épisode 36. Euphémisme : ça ne l’énerve pas, ça le rend dingue, ça lui tourneboule le cerveau !

Avec l’auteure-compositrice-interprète GiedRé, qui joue le rôle de sa compagne (et peut-être l’est-elle aussi dans la réalité…), et avec le chien Miskine, qui joue le rôle de son chien (et peut-être l’est-il aussi…), Pierre-Emmanuel Barré, aidé de son acolyte Arsen, a ainsi concocté 58 épisodes, jusqu’au dimanche 10 mai, veille du déconfinement. Un jeu de massacre. Au vu de leur impéritie, Macron et son gouvernement (et leurs inspirateurs, tel le Medef…) sont rageusement passés à la moulinette. Caricatures impayables (Pénicaud, du foin sur la tête en guise de coiffure, répétant comme un robot : « Faut travailler, faut travailler ! »), humour beauf et scato (Hara kiri, sors de ce corps !), mais aussi autodérision et morale de l’histoire (l’épisode final : sanglante et féministe surprise).

Nous parlons d’« épisodes » comme s’il s’agissait d’une série. Même s’il ne comporte pas d’intrigue centrale, ce journal de confinement n’est pas qu’une suite de sketches et de bons (gros) mots. Plusieurs fils narratifs sont suivis, avec des récurrences (le destin de Fred le voisin, le Voituristan…) Surtout, en 58 jours, Pierre-Emmanuel Barré parvient à se renouveler, ayant recours à divers genres : le film muet, le thriller, la téléréalité, le jeu vidéo… L’énergie créatrice est à la mesure de l’hilarité déclenchée. C’est sûr : Pierre-Emmanuel Barré n’est pas un fils de pute !

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Culture
Temps de lecture : 2 minutes
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