Se laver les cheveux, se maquiller, s’épiler, le confinement a-t-il mis fin à nos obligations de paraître ?
Aujourd’hui dans#DéconfinonsLesIdées, 4 femmes âgées de 20 et 27 ans témoignent sur ces rituels de beauté féminins (épilation, shampooing, maquillage) qu’elles ont abandonnés pendant leur confinement. Bien dans leurs corps, elles aimeraient que la société accepte leur choix et arrête d’associer certains gestes de beauté à une féminité « traditionnelle ».
Loin de la pression sociale et des impératifs de beauté, certaines jeunes femmes confinées se sont déchargées des apparences pendant le confinement laissant leurs corps souffler et leurs esprits se questionner sur l’épilation, le soutien gorge ou encore le shampooing. Témoignages d’une jeune génération en quête d’une féminité réfléchie et non imposée.
Natacha, 20 ans, étudiante, Saint-Étienne : « Quelle tristesse de ne pas pouvoir être soi-même librement. »
« C’est difficile de concevoir que le corps de la femme avec ses poils au naturel puisse déranger, alors que les poils sur le corps des hommes ne dérangent personne. La période du confinement m’a fait de nouveau prendre conscience des injonctions à s’épiler pour répondre aux critères de la féminité. Dans l’inconscient des gens, les hommes se rasent pour une raison comme faire du vélo, ou enlever leurs poils dans le dos… Alors que pour la femme, la seule raison, c’est son genre. Sauf que ce n’est pas une raison valable car elle est imposée pour correspondre aux critères de beauté. Cette absence de choix m’épuise. L’épilation me fait mal, me prend du temps et même si ma volonté n’est pas d’être poilue, j’aimerais juste que la société accepte qu’on ait le choix. Quelle tristesse de ne pas pouvoir être soi-même librement. »
Marie, 27 ans, content manager, Lyon : « j’ai grandi avec l’image qu’une poitrine est jolie que lorsqu’elle est maintenue »
« Avant le confinement, c’était un peu compliqué de s’affranchir des routines « féminines » du quotidien. Comme la plupart des femmes, j’ai grandi avec l’image qu’une poitrine est jolie que si elle est maintenue. Et pour déconstruire cette idée bien ancrée ou encore s’affranchir du jugement des autres, ce n’est pas si simple. Mais avec le confinement, j’ai réussi à franchir un cap. Mon confinement, je l’ai passé en pyjama devant l’ordinateur sans me maquiller, m’épiler et surtout sans porter de soutien-gorge. Même si avec le déconfinement je n’arrive pas encore à sortir dans le métro sans avoir les aisselles épilées, j’ai tout de même franchi un réelle étape. Maintenant quand je sors pour aller voir des amies ou faire mes courses, je ne porte plus du tout de soutien-gorge et je me sens tellement mieux sans. »
Charlotte, 21 ans, étudiante, Marseille : « J’ai décidé de laisser ma peau respirer »{: class= »ui-droppable » }
« Avant le confinement, me maquiller était devenu une routine quotidienne intériorisée depuis des années. Il était impossible pour moi de sortir sans fond de teint. J’avais honte de ma peau et j’avais absolument besoin de cacher mes imperfections pour me sentir confiante. Mais avec le confinement comme je ne voyais personne, j’ai lâché prise. J’ai appris à aimer mon visage au naturel et j’ai surtout décidé de laisser ma peau respirer. Finalement le confinement m’a fait prendre conscience que je me dictais mes propres obligations. Sans cette période « test », je n’aurais jamais changé mes habitudes. Maintenant je sors sans maquillage et je ne prête plus attention à ce que les gens pensent. Le principal c’est que je me sente bien dans ma peau. »
Lison, 21 ans, étudiante, Montélimar : « Je ne me prends plus la tête pour me laver les cheveux, je le fais seulement si j’en ressens le besoin »
« Pendant tout le confinement j’ai laissé mes cheveux sans les laver, je n’y faisais plus attention. Pendant un mois je n’y ai donc pas touché et ça me convenait très bien. Je faisais un chignon et je me trouvais belle même si mes cheveux n’avaient pas été lavés. Avant le confinement, j’avais inscrit « me laver cheveux » dans mon emploi du temps. Et je calculais le nombre de jours pour savoir à quel moment je devais me les laver. C’était un impératif esthétique et une charge mentale en plus. Mais en réalité je me pliais à cette routine uniquement pour éviter les petites remarques. Et toutes ces petites choses que l’on fait systématiquement pour éviter les réflexions prennent beaucoup d’énergie. Se dire que nous n’avons pas d’obligation libère du temps, l’esprit et permet surtout de vivre plus simplement. Maintenant je ne me prends plus la tête pour me laver les cheveux, je le fais seulement si j’en ressens le besoin.»
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