Olivia de Havilland : L’Oscar du courage
Olivia de Havilland est morte le 26 juillet à 104 ans. Retour sur deux épisodes marquants.
dans l’hebdo N° 1616 Acheter ce numéro
La date de bouclage de notre numéro d’été ne nous a pas permis d’évoquer plus tôt Olivia de Havilland, dont le décès est survenu le 26 juillet à l’âge de 104 ans. Mais pourquoi saluer en particulier cette comédienne britannique adoptée par Hollywood, star oscarisée de l’époque classique, que l’on a vue par exemple dans les films des années 1930 de Michael Curtiz aux côtés d’Errol Flynn (La Charge de la brigade légère, Les Aventures de Robin des bois) ? Pour deux épisodes de son parcours professionnel qui ont une résonance particulière.
Le premier est sa participation au casting d’un film qui est revenu dans l’actualité ces dernières semaines pour sa dimension raciste : Autant en emporte le vent (1939). L’obtention du premier rôle étant aléatoire, Olivia de Havilland s’était assurée d’être de la partie – dont on pressentait le phénoménal succès à venir – en ne prétendant qu’à un second rôle, celui de Melanie, la cousine naïve de l’héroïne. Très remarquée, elle est pourtant passée à côté de l’Oscar du meilleur second rôle, remporté pour la première fois par une actrice non blanche, Hattie McDaniel, qui interprète la gouvernante de Scarlett.
Deuxième épisode : le combat juridique qu’elle a mené seule, à partir de 1942, contre Jack Warner, dont elle était l’employée. À l’époque, les studios avaient la mainmise sur les comédiens qu’ils avaient sous contrat, tolérant mal qu’ils refusent des rôles. Malgré la puissance des studios, et de la Warner en particulier, la jeune femme courageuse de 26 ans a gagné cette bataille du droit du travail, que dix ans plus tôt Bette Davis avait perdue. Une victoire qui a fait jurisprudence et profité à tous ses confrères et consœurs. Plus que jamais respectée, Olivia de Havilland obtint par la suite ses plus beaux rôles, c’est-à-dire des rôles de femmes fortes et complexes.