Vers une libéralisation de la vente de médicaments en ligne
La loi Asap simplifie le commerce par internet des produits pharmaceutiques, mais le gouvernement voulait aller plus loin.
L’article 34 de la loi ASAP modifie la procédure pour les pharmaciens désirant vendre des médicaments par internet. L’obligation d’obtenir une autorisation préalable est remplacée par une simple déclaration. Dans sa version initiale, la loi permettait des regroupements de pharmaciens et autorisait le stockage de médicaments hors des officines, ce qui promettait l’éclosion de plateformes de vente en ligne de médicaments. Mais devant les fortes réticences des pharmaciens, et tout particulièrement des petites officines qui craignaient la concurrence d’internet, la majorité a revu ses plans pour encadrer davantage la pratique. Ni le stockage hors pharmacie ni le regroupement en plateformes ne seront finalement autorisés.
Le e-commerce de médicament, autorisé depuis 2013, reste confidentiel : 3 % des officines disposent d’un site et 1 % des ventes de médicaments à prescription médicale facultative se fait en ligne. « Le principal problème auquel est confronté le secteur pharmaceutique concerne les pénuries de médicaments et non les difficultés d’accès [des patients] aux médicaments », a tenté de recadrer le groupe centriste au Sénat. Tandis que les socialistes fustigeaient une mesure « purement commerciale, alors que [le rôle des pharmaciens] est une question de santé essentielle ».
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