La parole aux jeunes : Vanessa Nakate, Ouganda
« La crise climatique menace l’accès à l’eau et à la nourriture des Ougandais. »
dans l’hebdo N° 1630 Acheter ce numéro
Tout est parti du témoignage d’un de ses oncles lui racontant que, vingt ans plus tôt, il faisait moins chaud en Ouganda, que la saison des pluies et la saison sèche étaient plus identifiables. C’était en 2018 et, depuis, Vanessa Nakate n’a cessé de lire pour comprendre ce qui se passe dans son pays. « Quand vous allez au nord, des gens pleurent à cause des longues périodes de sécheresse. À l’est, ils pleurent à cause des glissements de terrain, à l’ouest, c’est à cause des inondations. La crise climatique menace l’accès à l’eau et à la nourriture des Ougandais », raconte-t-elle sur France 24. En 2019, à 23 ans, l’étudiante rejoint le mouvement pour le climat Fridays for Future et lance – seule – une grève. Puis elle fonde le Rise Up Movement, pour consolider les mobilisations et agir concrètement en installant des panneaux solaires ou des cuisinières écologiques dans les écoles. En janvier 2020, elle participe au Forum de Davos et donne une conférence de presse avec quatre autres activistes, mais la photo recadrée par l’agence AP la fait disparaître. « C’est la première fois de ma vie que j’ai compris la définition du mot racisme ! confie-t-elle dans une vidéo diffusée sur Twitter. L’Afrique est le dernier émetteur de gaz à effet de serre, mais nous sommes les plus touchés par la crise climatique. Que vous effaciez nos voix, notre histoire ne changera rien. Est-ce que ça veut dire que je n’ai pas de valeur en tant qu’activiste africaine ? Ou que les Africains n’ont pas du tout de valeur ? » Son autre combat est désormais de lutter contre le racisme environnemental, qui infuse depuis des décennies, même au sein des mouvements écologistes.
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