Atine : Grand Orient

L’aventure d’Atine a démarré grâce au spectacle Paradoxe, pour lequel le metteur en scène iranien Shahrokh Moshkin Ghalam – qui vit à Paris – a rassemblé quatre musiciennes chevronnées : la chanteuse et violoniste Aïda Nosrat (notamment connue comme la moitié féminine du duo Manushan, naviguant entre musique persane, jazz et flamenco), la musicienne Sogol Mirzaei (virtuose du târ et du setâr, deux instruments à cordes de la famille des luths), la percussionniste Saghar Khadem (qui joue en particulier du tombak, un type de tambour emblématique de la musique persane), toutes trois iraniennes, et la musicienne palestinienne Christine Zayed (dont l’instrument fétiche est le kanoun, une cithare en trapèze utilisée à travers tout le Moyen-Orient).

À la suite de la création du spectacle, en 2019, les quatre femmes, ravies de cette expérience, ont poursuivi leur collaboration en invitant la Française Marie-Suzanne de Loye (qui pratique la viole de gambe dans des univers musicaux très variés) à les rejoindre. Ainsi réunies en quintette, ayant Paris comme base commune, elles ont fondé le groupe Atine. Intitulé Persiennes d’Iran, leur premier album vient de paraître. Il comprend onze morceaux, en grande majorité des chansons qui transposent des poèmes de différentes époques – du XIII^e siècle à la période contemporaine – sur des compositions s’inspirant librement de la musique traditionnelle de Perse (une musique dont l’espace excède les frontières de l’Iran).

De légères modulations en vives colorations, la voix vibrante d’Aïda Nosrat traverse avec superbe les savants et chatoyants entrelacs musicaux. Aux chansons s’ajoutent des instrumentaux au diapason. D’une ardente sensibilité, aussi raffiné au niveau des harmonies que des mélodies, l’ensemble envoûte tout du long.

Persiennes d’Iran, Atine, Accords croisés.