One Planet Summit : Du nouveau… dans le discours seulement

Le One Planet Summit organisé lundi dernier par la France s’est déroulé dans une indifférence polie.

Politis  • 13 janvier 2021
Partager :
One Planet Summit : Du nouveau… dans le discours seulement
© LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

L’information a occupé quinze secondes en queue du « 20 heures » de France 2 : le One Planet Summit organisé lundi dernier par la France s’est déroulé dans une indifférence polie. Lassitude ? Le ronron de la diplomatie internationale est toujours aussi impuissant à enrayer la crise écologique planétaire.

C’est pourtant la première fois qu’une réunion de haut niveau était consacrée à la protection de la biodiversité, en lien avec le climat. Une trentaine de dirigeant·es d’État et de grandes institutions avaient répondu à l’invitation d’Emmanuel Macron pour occuper le terrain politique, alors que la conférence dite COP 15 sur la diversité biologique (sur le modèle des COP climatiques), prévue en octobre dernier en Chine, a été reportée en raison du Covid-19.

En dépit de l’effrayante menace qu’elle représente, la destruction des écosystèmes reste secondaire sur l’agenda des gouvernements. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES en anglais) n’a été créée qu’en 2012, soit vingt-quatre ans après le Giec, son équivalent pour le climat. Début janvier, elle livrait sa première évaluation, issue de l’analyse de 15 000 publications scientifiques : l’activité humaine menace d’extinction globale environ un million d’espèces dans les décennies à venir.

Format intermittent inventé en 2017 par Macron pour susciter des engagements climatiques de haut niveau, ce One Planet Summit entendait rallier à l’ambition onusienne de « protéger » 30 % de la surface de la planète, terre et océans, soit deux à quatre fois plus qu’aujourd’hui. On y a parlé agriculture, déforestation, lien avec le Covid, nouveaux financements, dans le grand flou habituel quant aux mesures ou au niveau de protection envisagés, et même de la réactivation de l’improbable projet pharaonique de Grande Muraille verte visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres dans le Sahel… Pas de quoi faire vibrer les écolos. Encore du bla-bla, a ironisé la militante suédoise Greta Thunberg.

Les échos Écologie
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« L’exploitation minière, un modèle est intrinsèquement prédateur et destructeur »
Entretien 8 janvier 2025 abonné·es

« L’exploitation minière, un modèle est intrinsèquement prédateur et destructeur »

Une nouvelle ruée minière a lieu dans le monde, au nom de la transition énergétique. Une fausse solution et des politiques mensongères que décrypte la journaliste et philosophe Celia Izoard.
Par Vanina Delmas
Dans l’Allier, le lithium mine la transition énergétique
Écologie 8 janvier 2025 abonné·es

Dans l’Allier, le lithium mine la transition énergétique

Face à l’objectif d’électrification du parc automobile européen, ce métal mou aiguise l’appétit de plusieurs projets industriels en France. Une course à l’exploitation minière qui semble ignorer les principes de sobriété et de nombreux enjeux écologiques.
Par Tristan Dereuddre
Marine Calmet : « Le mouvement des droits de la nature offre une alternative au capitalisme »
Entretien 11 décembre 2024 libéré

Marine Calmet : « Le mouvement des droits de la nature offre une alternative au capitalisme »

La juriste a une obsession : transformer notre rapport au vivant, et transformer le droit. Dans le livre Décoloniser le droit, elle explique comment le droit français est encore le fruit d’un projet néolibéral et colonial, et dit l’urgence qu’il y a à le bouleverser.
Par Vanina Delmas
Écologie : « En France, nous voyons un réseau d’entraide entre les luttes se former »
Luttes 4 décembre 2024 abonné·es

Écologie : « En France, nous voyons un réseau d’entraide entre les luttes se former »

Le chercheur Gaëtan Renaud a mené pendant huit mois une enquête auprès des collectifs citoyens qui ont bataillé et gagné face à des grands projets imposés et polluants entre 2014 et 2024. Il nous livre un panorama de ces dix années de luttes locales qui ont fait bouger quelques lignes. Entretien.
Par Vanina Delmas