One Planet Summit : Du nouveau… dans le discours seulement
Le One Planet Summit organisé lundi dernier par la France s’est déroulé dans une indifférence polie.
dans l’hebdo N° 1636 Acheter ce numéro
L’information a occupé quinze secondes en queue du « 20 heures » de France 2 : le One Planet Summit organisé lundi dernier par la France s’est déroulé dans une indifférence polie. Lassitude ? Le ronron de la diplomatie internationale est toujours aussi impuissant à enrayer la crise écologique planétaire.
C’est pourtant la première fois qu’une réunion de haut niveau était consacrée à la protection de la biodiversité, en lien avec le climat. Une trentaine de dirigeant·es d’État et de grandes institutions avaient répondu à l’invitation d’Emmanuel Macron pour occuper le terrain politique, alors que la conférence dite COP 15 sur la diversité biologique (sur le modèle des COP climatiques), prévue en octobre dernier en Chine, a été reportée en raison du Covid-19.
En dépit de l’effrayante menace qu’elle représente, la destruction des écosystèmes reste secondaire sur l’agenda des gouvernements. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES en anglais) n’a été créée qu’en 2012, soit vingt-quatre ans après le Giec, son équivalent pour le climat. Début janvier, elle livrait sa première évaluation, issue de l’analyse de 15 000 publications scientifiques : l’activité humaine menace d’extinction globale environ un million d’espèces dans les décennies à venir.
Format intermittent inventé en 2017 par Macron pour susciter des engagements climatiques de haut niveau, ce One Planet Summit entendait rallier à l’ambition onusienne de « protéger » 30 % de la surface de la planète, terre et océans, soit deux à quatre fois plus qu’aujourd’hui. On y a parlé agriculture, déforestation, lien avec le Covid, nouveaux financements, dans le grand flou habituel quant aux mesures ou au niveau de protection envisagés, et même de la réactivation de l’improbable projet pharaonique de Grande Muraille verte visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres dans le Sahel… Pas de quoi faire vibrer les écolos. Encore du bla-bla, a ironisé la militante suédoise Greta Thunberg.
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