En Birmanie, la mobilisation ne faiblit pas

Malgré la répression, des centaines de milliers de personnes continuent de descendre dans la rue à travers le pays.

Politis  • 24 février 2021
Partager :
En Birmanie, la mobilisation ne faiblit pas
© STRINGER / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Lundi 22 février, malgré la violence de la répression par les forces de l’ordre durant le week-end, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le pays. Lors de cette journée de grève générale contre le pouvoir militaire, les commerçants ont baissé leur rideau en signe de soutien au mouvement pro-démocratie, qui continue de prendre de l’ampleur, trois semaines après le début du putsch. Et ce malgré les communiqués macabres de la junte, qui assure que la poursuite de la contestation pourrait « coûter la vie » de ceux qui protestent. Et la répression a déjà fait des victimes : la police a ouvert le feu samedi, à Mandalay, pour disperser la foule, tuant deux manifestants. Tandis que dimanche avaient lieu les funérailles de la jeune manifestante ayant succombé à ses blessures après avoir été touchée à la tête le 9 février, devenant un symbole de la résistance.

Pour justifier le coup d’État mené par le chef des forces armées, Min Aung Hlaing, le 1er février, et l’arrestation d’Aung San Suu Kyi, l’armée birmane martèle sur ses médias qu’elle n’a agi que dans le but de défendre la démocratie, mise à mal par des « fraudes massives » durant les élections qui se tenaient en novembre 2020. Les résultats de ce dernier scrutin confortaient le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie, au grand dam des militaires. Si aujourd’hui la prise du pouvoir par ces derniers est achevée, la perspective d’un retour durable de la junte, qui a écrasé la vie politique du pays depuis son indépendance en 1948, provoque un rejet fort au sein de la population, restée très mobilisée. Dès le 6 février, des manifestations se sont tenues dans plusieurs grandes villes du pays. Les appels à la grève générale se sont multipliés, suivis notamment dans des secteurs stratégiques. Des débrayages ont ainsi été mis en place par des employés d’une centrale électrique, avant d’être stoppés net par une intervention des forces de sécurité birmane.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Pour Trump, les États-Unis sont souverains car puissants et non du fait du droit international »
Vidéo 17 janvier 2025

« Pour Trump, les États-Unis sont souverains car puissants et non du fait du droit international »

Alors que Donald Trump deviendra le 47e président des Etats-Unis le 20 janvier, Bertrand Badie, politiste spécialiste des relations internationales, est l’invité de « La Midinale » pour nous parler des ruptures et des continuités inquiétantes que cela pourrait impliquer pour le monde.
Par Pablo Pillaud-Vivien
Avec Donald Trump, les perspectives enterrées d’un État social
Récit 17 janvier 2025 abonné·es

Avec Donald Trump, les perspectives enterrées d’un État social

Donald Trump a promis de couper dans les dépenses publiques, voire de supprimer certains ministères. Les conséquences se feront surtout ressentir chez les plus précaires.
Par Edward Maille
Trump : vers une démondialisation agressive et dangereuse
Analyse 17 janvier 2025

Trump : vers une démondialisation agressive et dangereuse

Les règles économiques et commerciales de la mondialisation ayant dominé les 50 dernières années ont déjà été fortement mises en cause. Mais l’investiture de Donald Trump va marquer une nouvelle étape. Les échanges économiques s’annoncent chaotiques, agressifs et l’objet ultime de la politique.
Par Louis Mollier-Sabet
À Hroza, en Ukraine, les survivants tentent de se reconstruire
Reportage 15 janvier 2025 abonné·es

À Hroza, en Ukraine, les survivants tentent de se reconstruire

Que reste-t-il quand un missile fauche 59 personnes d’un petit village réunies pour l’enterrement d’un soldat ? À Hroza, dans l’est de l’Ukraine, les survivants et les proches des victimes tentent de gérer le traumatisme du 5 octobre 2023.
Par Pauline Migevant