Au Centre national de la danse, souplesse oblige
L’événement Canal en ligne donne à découvrir trente projets chorégraphiques en cours de réalisation.
dans l’hebdo N° 1644 Acheter ce numéro
Dirigé par Catherine Tsekenis, qui a pris la succession de Mathilde Monnier en juillet 2019, le Centre national de la danse (CND) s’efforce de cultiver une souplesse maximale face à la pandémie de Covid-19. Loin d’être immobilisé, il reste très actif à plusieurs niveaux (formation, résidences d’artistes, ressources) dans le respect des consignes sanitaires, avec un accès strictement limité à la médiathèque, par exemple.
En revanche, le CND ne peut pas accueillir d’événements publics – spectacles, expositions ou autres – depuis fin octobre 2020. Prévu début 2021, Canal, l’un des temps forts de la saison, s’est ainsi trouvé compromis. « Avec Canal, le CND offre un espace-temps privilégié à une quinzaine de structures (centres chorégraphiques, scènes conventionnées et nationales, festivals…), différentes chaque année, explique Christophe Susset, son secrétaire général. Les structures invitées investissent le lieu et se présentent par le biais d’artistes qu’elles soutiennent, chacune mettant en exergue un projet ou deux en particulier. »
Les projets accueillis se trouvent à des degrés d’avancement divers : à peine amorcés, déjà bien esquissés, voire finalisés. Certains sont en demande de moyens de production, d’autres en quête de diffusion. Mettant en relation des structures et des artistes qui portent un nouveau projet avec des professionnels qui viennent se rendre compte du travail en cours, Canal vise à favoriser le développement de créations chorégraphiques.
En temps normal, l’événement se déroule pendant deux jours au sein du CND (situé à Pantin, au bord du canal de l’Ourcq) et invite les personnes y participant à circuler d’un espace à l’autre pour découvrir les projets. D’abord destiné aux professionnels de la danse, il est aussi ouvert au public. Environ 500 personnes s’y sont croisées en janvier 2020. Un tel brassage de population étant actuellement impossible, Canal s’est transformé pour devenir Canal en ligne.
Ayant démarré le 15 février et se poursuivant jusqu’au 5 avril, cette édition spéciale rassemble 16 structures qui présentent au total 30 projets sous forme de courtes vidéos (environ 15 minutes), diffusées via le site Internet du CND, les sites Internet des structures invitées et autres canaux digitaux. Introduites par un bref avant-propos des responsables de structure, elles donnent à voir les artistes expliquant leur projet ainsi que des images de répétitions (si la création est déjà mise en chantier) et/ou des extraits de pièces précédentes.
On peut ainsi notamment avoir un aperçu prometteur du futur spectacle de la jeune chorégraphe et danseuse Vania Vaneau, un solo à forte teneur organique centré sur la relation à la nature et aux éléments dans un univers postapocalyptique – projet porté avec l’Institut chorégraphique international-Centre chorégraphique national de Montpellier, dont Vania Vaneau est artiste associée.
Globalement, l’expérience inédite proposée par Canal en ligne se révèle à la fois utile et fertile, très stimulante pour l’imaginaire. À l’avenir, le CND devrait adopter une configuration hybride pour l’événement. « La partie in situ est importante car elle amène les personnes à se rencontrer facilement, à échanger des conseils ou encore à partager des contacts, souligne Christophe Susset. La dimension virtuelle apporte une vraie plus-value au niveau de l’archivage, en particulier, et elle permet de toucher un public beaucoup plus large. »
Canal en ligne, jusqu’au 5 avril, www.cnd.fr