Fukushima : Les 10 ans qui ont plombé le nucléaire
L’industrie nucléaire mondiale, déjà stagnante en 2011, ne se relèvera peut-être pas de la pire catastrophe depuis Tchernobyl.
dans l’hebdo N° 1643 Acheter ce numéro
Le 11 mars 2011, un séisme engendre un tsunami d’une puissance exceptionnelle au large du Japon. Un mur d’eau de 15 mètres de haut ravage la côte nord-est. Ébranlée puis en partie noyée, la centrale nucléaire de Fukushima n’a plus d’électricité ni de système de refroidissement. Surchauffe incontrôlable. Les cœurs de trois réacteurs fondent. Un magma hyperradioactif traverse les parois. Les bâtiments explosent, des panaches massifs contaminent la mer, les sols et l’atmosphère sur des centaines de kilomètres. C’est la pire catastrophe nucléaire, avec Tchernobyl en 1986. Le Japon stoppe tous ses réacteurs. Dix ans après, seuls quatre ont repris du service. Et l’industrie nucléaire mondiale, déjà stagnante en 2011, ne se relèvera peut-être pas non plus de ce coup. La poursuite de sa hasardeuse aventure a imposé de renforcer drastiquement sa sûreté, au prix fort. Alors que les progrès des énergies renouvelables sont tels qu’il est raisonnable d’espérer une électricité « zéro CO2 » et bon marché en 2050 sans recours à l’atome. Même en France, pays le plus nucléarisé au monde. À cette date, le démantèlement de la centrale de Fukushima s’achèvera. Si rien ne l’entrave.
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