Pandémies : Qui est le coupable ?
Si la chauve-souris portait le virus en elle, c’est l’homme qui a libéré l’épidémie. Et la mondialisation qui l’a transformée en pandémie. L’anthropocène sera une succession de crises sanitaires et écologiques si aucun changement radical n’est opéré.
dans l’hebdo N° 1644 Acheter ce numéro
Après la sidération, le temps des questions. L’éclosion du Covid-19 et sa course effrénée sur toute la planète ont obligé à réagir dans l’urgence, à soigner, à compter les morts. Puis à chercher le coupable chez les animaux sauvages présents sur le marché de Wuhan. Des réflexes en totale contradiction avec la majorité des études scientifiques des dernières décennies. Si la chauve-souris porte le virus en elle, l’homme a libéré l’épidémie. Et la mondialisation l’a transformée en pandémie. Sars-Cov-1 (2003), grippe A (2009), Mers-Cov (2012), fièvre Zika (2013-2015), Ebola (2014)… Les maladies émergentes issues de zoonoses se multiplient depuis le début du XXIe siècle, effritant le mythe de la barrière des espèces. Ces réalités devraient servir d’électrochoc pour remettre en cause le triptyque dévastateur déforestation, élevage intensif, commerce d’animaux sauvages. Or les politiques publiques restent indifférentes, frileuses, et la maltraitance de la biodiversité se poursuit. Mauvais calcul ! L’anthropocène dans lequel nous vivons sera une succession de crises sanitaires et écologiques si aucun changement radical de société n’est opéré, à commencer par repenser les liens entre l’homme et le vivant.
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