Birmanie : La répression au risque d’une guerre civile
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
dans l’hebdo N° 1648 Acheter ce numéro
Le bilan mortel du coup d’État des militaires birmans ne cesse de s’alourdir. Il serait aujourd’hui de plus de 550 civils désarmés – hommes, femmes et enfants, visés souvent en pleine tête. Pis, les ONG de défense des droits humains estiment à près de 3 000 les disparus ou détenus au secret, sans accès à des avocats ni visite de leurs familles. Malgré l’extrême danger, les Birmans continuent de se mobiliser contre la dictature, par des mouvements de grève ou des rassemblements, limités par prudence à cinq minutes avec, en ce week-end pascal, des dépôts d’œufs décorés de slogans. Détenue au secret depuis plus de deux mois, l’ancienne Première ministre Aung San Suu Kyi voit se multiplier les chefs d’inculpation à son encontre, les militaires allant jusqu’à la poursuivre en vertu de lois coloniales jamais abolies. Moult opposants ont fui le pays ou rejoint les régions contrôlées par les mouvements tribaux (notamment karen), opposés de longue date au pouvoir central mais qui s’abstenaient jusqu’ici d’interférer dans la vie politique nationale birmane. Une évolution qui pourrait mener à une résistance armée, voire à une vraie guerre civile, dépassant les divisions ethniques.
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