Mémoire princière

Le 21 avril 2016, Prince décédait brutalement, laissant derrière lui huit mille morceaux jamais sortis du coffre-fort de Paisley Park, sa résidence de Minneapolis. De quoi publier des centaines d’albums posthumes, ce à quoi les ayants droit s’activent à un rythme soutenu. En cinq ans, plusieurs versions augmentées d’albums sont parues ainsi que des enregistrements inédits.

Outre le travail de ses héritiers, la mémoire de Prince est ravivée par ses admirateurs, musiciens, cinéastes, auteurs ou fans, qui lui consacrent des œuvres et des programmes spéciaux. En France, depuis septembre 2020, la palme de l’exhaustivité en matière d’analyse de Prince revient sans aucun doute au podcast Violet, orchestré par Raphaël Melki.

Tous les mois, ce programme aborde par ordre chronologique un album de l’artiste. On y retrouve Pierre Jacquet, qui retrace l’historique du disque ; Frédéric Dumeny, qui s’intéresse aux textes ; et Nicolas Gabet, qui propose des analyses musicales toujours stimulantes. On y découvre l’artiste au travail, sa manière de composer, ses relations à la scène, son rôle d’épicentre de la scène musicale locale de Minneapolis, et les effets de sa musique sur des mélomanes de plusieurs générations.

Raphaël Melki aime pimenter ses émissions d’analyses du contexte français au moment de la sortie du disque traité – que connaissions-nous alors des musiques africaines-américaines ? Qu’en comprenions-nous ? Une approche par la petite histoire, par l’anecdote, qui permet de saisir en profondeur les relations de Prince avec son public. À l’heure actuelle, dans son épisode 4 (deuxième saison), Violet vient de s’attaquer à l’album au titre imprononçable. Il reste donc à l’équipe plus de deux décennies à couvrir et des heures d’analyses inspirées en perspective.

Violet est disponible sur Ausha (https://podcast.ausha.co/violet), Spotify, Deezer, Podcast Addict et Apple Music/Podcast.