L’écologie décoloniale au cœur de la marche contre l’agrochimie
Différents cortèges bravaient la pluie samedi pour dénoncer l’usage écocidaire des pesticides.
La marche annuelle contre Monsanto et l’agrochimie s’est déroulée sous les averses de pluie et les effluves de gaz lacrymogène à Paris. Depuis neuf ans, des dizaines d’associations se mobilisent pour réclamer de nouveaux modèles agricoles et une justice environnementale. Quelques 300 personnes étaient réunies place Stalingrad, malgré la météo bien incertaine.
Du Vietnam aux Antilles, des corps pollués
Tran To Nga et son petit-fils menaient le cortège du collectif Vietnam Dioxine, qui dénonce les conséquences mortelles de l’Agent orange et demandent réparation aux entreprises impliquées dans son utilisation pendant la guerre.
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Le collectif Zéro Chlordécone Zéro Pesticide a rythmé le trajet avec son impressionnante batucada. Malcom Ferdinand, auteur du livre L’Écologie décoloniale, marchait avec eux, appelant à se mobiliser davantage pour les outre-mer, où les toxiques font ravage. En Guadeloupe et en Martinique, plus de 90 % de la population adulte est contaminée, selon Santé publique France.
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Les derniers mots de Canelle, chargée de communication du COAADEP, le Collectif des ouvrier.es agricoles et de leurs ayant-droits empoisonné.es par les pesticides, iront dans ce sens : « Aujourd’hui au sein de la lutte environnementale beaucoup s’étouffent avec les termes de race et de colonial, il est grand temps qu’on arrête de nier nos réalités. »
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