Occupation ouverte

Même le directeur du Théâtre de l’Odéon (toujours occupé), Stéphane Braunschweig, le reconnaît (Telerama.fr, 12 mai) : les mesures annoncées par les ministres du Travail et de la Culture le 11 mai « sont positives même si pas complètement satisfaisantes. […] Il sera compliqué pour les jeunes d’intégrer le marché du travail dans la situation actuelle. Une difficulté qui guette par ailleurs l’ensemble des intermittents. Si une grande majorité des techniciens du spectacle pourra travailler, qu’en sera-t-il des artistes aux projets singuliers ? »

Pour la CGT Spectacle, la prolongation de l’année blanche jusqu’au 31 décembre, avec des mesures d’accompagnement pour ouvrir des droits à celles et ceux qui n’auront pas leurs heures, est « un premier pas ». Mais elle déplore qu’« aucune annonce n’a[it] été faite pour sauvegarder les caisses sociales, caisse des congés spectacles ou centre médical de la Bourse et garantir des droits sociaux élémentaires ». Elle juge également sévèrement le « plan jeunes » de 40 millions d’euros, qui, selon elle, s’avère « inadapté aux particularismes de notre secteur […]_. Les 40 millions d’euros sont un simple effet de com’. »_

De son côté, Samuel Churin, membre de la Coordination des intermittents et précaires, déclare sur son compte Facebook : « Comment se réjouir quand nos amis intermittents hors spectacle n’ont toujours rien obtenu ? »

Voilà ce que n’a pas compris Stéphane Braunschweig quand il estime que « le problème des occupations est qu’elles portent des revendications qui vont au-delà du secteur du spectacle vivant ». Pour celles et ceux qui luttent et qui appellent à continuer l’occupation des théâtres, les revendications spécifiques et généralistes sont indissociables. L’exigence du retrait de la réforme de l’assurance–chômage en est le symbole exemplaire.