Des frayeurs tous les jours : Ryan, 24 ans, livreur à vélo à Marseille pendant ses études
« Livreur, c’est un métier qu’on ne peut pas faire toute sa vie. »
dans l’hebdo N° 1663-1667 Acheter ce numéro
Les chutes à vélo, quand on est livreur, c’est monnaie courante. La plus grosse que j’ai faite, c’était à cause d’une voiture sur l’avenue du Prado, à Marseille. Je l’ai prise en pleine face alors que je roulais vite : je suis tombé au niveau du col du fémur. Après ça, je n’ai pas pu travailler pendant deux jours parce que je devais me reposer pour récupérer. Je n’ai pas été rémunéré par Deliveroo… Heureusement, je n’ai pas gardé de séquelles, à part une légère cicatrice.
Quand on est livreur, les frayeurs avec les voitures, c’est quasiment tous les jours. Il faut être super attentif aux voitures qui te frôlent, aux nids de poule, aux bus, mais aussi aux piétons. J’ai eu deux petites chutes après que ma roue s’était bloquée dans les rails du tram. Ce sont des choses assez courantes, au début c’est même « normal » de tomber. Le matin, on a souvent des courbatures et des contractures au niveau des muscles. Mais je trouve que travailler comme livreur a quand même eu un impact positif sur ma condition physique. Ça m’a aidé à m’entretenir, et pédaler pour de l’argent est une motivation supplémentaire. J’ai amélioré ma résistance à l’effort et mon endurance. Mais j’étais déjà sportif, c’est pour ça que j’arrive à trouver des impacts positifs. Pour d’autres, c’était vraiment une corvée.
Aujourd’hui, je suis content de travailler dans un bureau : je suis contrôleur de gestion à Lyon. Livreur, c’est un métier qu’on ne peut pas faire toute sa vie.
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