Déchets nucléaires : Victoire en demi-teinte pour les opposants à Cigéo
Les sept opposant·es au projet d’enfouissement sont relaxé·es de l’accusation d’association de malfaiteurs.
dans l’hebdo N° 1673 Acheter ce numéro
Après une enquête de quatre ans et un procès de trois jours en juin dernier, le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc (Meuse) a rendu son jugement : les sept opposant·es au projet d’enfouissement des déchets nucléaire Cigéo sont relaxé·es de l’accusation d’association de malfaiteurs. « La justice reconnaît par ce délibéré qu’il s’agissait d’une construction policière grossière, de la pure fiction, du -fantasme politico-judiciaire. Mais le mal est fait ! », a réagi le Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) sur Twitter.
Car des peines ont été prononcées pour les autres chefs d’accusation : destruction, dégradation ou détérioration de bien par substance explosive, détention de substances ou produits incendiaires ou explosifs, et organisation d’une manifestation sur la voie publique n’ayant pas fait l’objet d’une déclaration préalable. Deux personnes écopent de douze et neuf mois de prison ferme. Trois autres sont condamnées à neuf mois de prison avec sursis, une autre à six mois. Une seule est relaxée de toutes les charges.
Des peines assez lourdes quand on sait que, dans le dossier de 22 000 pages, seul le motif de l’organisation d’une manifestation non déclarée restait valable… Pour les avocats des prévenu·es, l’association de malfaiteurs n’a donc été qu’un « prétexte pour les écouter, les perquisitionner, les surveiller, les contrôler et les éloigner de la Meuse et de la Haute-Marne », et tenter d’écraser l’opposition à Cigéo. Mais celle-ci a retrouvé toute sa vigueur afin de mener la bataille de l’information pendant l’enquête publique, qui se déroule jusqu’au 23 octobre.
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