Ruffin et des femmes

François Ruffin a de la suite dans les idées. Défendant à tous crins la situation des aides à domicile, des accompagnantes d’élèves handicapés et des femmes de ménage de l’Assemblée nationale, l’élu de La France insoumise a réalisé avec son complice Gilles Perret (ils ont déjà signé ensemble J’veux du soleil ! en 2019) un film sur ces travailleuses au statut précaire.

C’est à l’occasion de la mission parlementaire sur les « métiers du lien », qu’il effectue en duo avec le député marcheur Bruno Bonnell (présenté d’abord comme le diable avant d’être humanisé), que les deux hommes commencent le tournage au début de l’année 2020. Ils partent à la rencontre de ces femmes pour les écouter témoigner de leurs conditions de travail et de leur salaire misérable. Ce qu’elles disent de l’amour de leur métier, des accidents du travail qu’elles subissent et de leur quotidien difficile est éloquent.

Mais Debout les femmes ! est aussi, et avant tout, un film sur un processus politique. Le timing du tournage, perturbé un temps par le premier confinement, est celui du député : accomplissement de la mission, élaboration d’une proposition de loi, examen (hostile) de celle-ci à l’Assemblée. Le film montre finalement peu ces femmes avec les personnes dont elles s’occupent. On oscille ainsi entre le reportage pro domo sur l’action de François Ruffin et le ciné-tract de lutte en faveur de ces travailleuses en manque cruel de reconnaissance, malgré les belles phrases d’Emmanuel Macron à leur propos durant la pandémie de covid-19.

On préfère retenir la part généreuse de Debout les femmes ! Elle éclate en particulier dans ses toutes dernières minutes, qui offrent une représentation inédite et révolutionnaire de ces travailleuses. L’émotion fuse. Inévitable et authentique.

Debout les femmes !, Gilles Perret et François Ruffin, 1 h 25.