Climat : Inquiétante flambée des prix du blé
Le prix de la tonne « à terme » a dépassé le 11 novembre son plus haut cours historique.
dans l’hebdo N° 1680 Acheter ce numéro
Un sinistre record vient d’être battu. Sur la bourse parisienne du blé, le prix de la tonne « à terme » a dépassé le 11 novembre son plus haut cours historique, qui datait de 2007. Un signal d’alerte parmi d’autres, enregistrés ces dernières semaines concernant les prix du blé et des matières agricoles sur la planète tout entière. Cette situation est le résultat direct de mauvaises récoltes, causées par de fortes chaleurs en Amérique du Nord et des pluies trop abondantes au moment de la moisson en Europe. Dans le nord-est de la Syrie, notamment, c’est la sécheresse qui a décimé les récoltes de blé cette année. Et si celles attendues dans l’hémisphère Sud s’annoncent plutôt bonnes, cela ne devrait pas suffire à soulager cette forte tension, selon les prévisions de Rabobank citées par Les Échos.
Pour ne rien arranger, la rareté est entretenue par une demande en hausse continue, en raison de l’augmentation de la démographie à l’échelle mondiale. Les mauvaises récoltes de maïs entraînent par ailleurs un report sur le blé, notamment pour nourrir le bétail. Tandis que la Russie, premier exportateur mondial de blé, a augmenté ses taxes et s’apprête à fixer des quotas cet hiver.
Cette pression qui s’accroît de toutes parts fait donc craindre le retour des émeutes de la faim, comme lors de précédents épisodes de hausse incontrôlée du prix du blé, en 2007 et 2011. Mais cette conjoncture préfigure également une réalité économique nouvelle et durable. Les événements météorologiques extrêmes ont en effet mis en tension les marchés du café, du sucre, du soja ou des fruits, et ils s’annoncent de plus en plus fréquents.
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