Nouvelle-Calédonie : La crise du référendum
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
dans l’hebdo N° 1680 Acheter ce numéro
Droit dans ses bottes, le gouvernement maintient au 12 décembre l’ultime référendum sur l’indépendance de l’archipel, comme prévu. C’est une « déclaration de guerre » pour les mouvements kanaks, décidés à boycotter le scrutin. Une colère à ne pas prendre à la légère. En 1987, ils avaient déserté un simulacre de scrutin similaire. L’année suivante éclatait un sanglant conflit marqué par le massacre de la grotte d’Ouvéa. Depuis, les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) ont considéré avec plus de sérieux les revendications des autochtones (près de la moitié de la population), enclenchant un processus de décolonisation prévoyant trois référendums sur l’indépendance. Les deux premiers ont acté un « non », mais de plus en plus court (56,7 % en 2018, 53,3 % en 2020). Par son insistance légaliste (et l’espoir d’un nouveau « non »), le gouvernement est soupçonné de surtout vouloir tenir une position territoriale dans ce Pacifique où l’affaire des sous-marins australiens vient de lui infliger un camouflet magistral. Les mouvements kanaks défendent, eux, un report, leurs communautés étant encore plongées dans les deuils de la crise covid. On peut faire le pari qu’ils obtiendront gain de cause, Paris ne peut risquer de ranimer le conflit.
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