Travail : L’Oréal maquille les licenciements
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
dans l’hebdo N° 1679 Acheter ce numéro
Le géant français des cosmétiques a trouvé une manière de fermer des magasins en s’économisant les frais d’un plan social en bonne et due forme. Comment ? Grâce aux prérogatives nouvelles que lui offrent les « accords de performance collective » (APC), créés par les ordonnances Pénicaud-Macron de 2017. Selon une enquête de l’Humanité (8 novembre), la filiale de L’Oréal gérant un réseau de magasins de maquillage à bas coût, Nyx Professional Makeup, a fait signer en plein cœur de la pandémie, en avril 2020, un APC dans lequel elle s’autorise à licencier les salariés qui refuseraient une mutation dans un autre magasin, y compris s’il est situé à deux heures trente de transport de chez eux. Le texte, signé par les représentants du personnel, mais dont beaucoup de salariés ignoraient l’existence, a poussé vers la sortie plusieurs dizaines d’employés avec des indemnités moindres que lors d’un plan social. Pour couronner le tout, lorsque quatre directeurs régionaux ont pris la plume pour alerter en interne sur les dégâts d’une telle pratique, le 11 décembre 2020, la filiale leur a répondu par un licenciement pour faute grave. Parce qu’ils le valaient bien ?
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