Disparition : Pierre Rabhi, icône abîmée
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
dans l’hebdo N° 1683 Acheter ce numéro
Nous avions un peu perdu sa trace, ces dernières années, mais nous lui avions ouvert nos colonnes en plusieurs occasions. Pierre Rabhi, décédé à l’âge de 83 ans, porte par son histoire personnelle un pan de la révolution des esprits opérée face à la crise écologique. Né en Algérie, exilé très jeune en France, il était devenu une référence dans la pratique de l’agroécologie, son grand œuvre, dont il s’est évertué à démontrer la pertinence sur les terrains les plus rebutants, du Sahel burkinabé à la pierraille ardéchoise où il s’était installé avec sa famille. Mais il est plus encore identifié comme philosophe par le grand public, par sa vision d’une décroissance profondément ancrée dans la passion pour la terre et le vivant. Après une brève tentative en politique, échouant à se présenter à la présidentielle de 2002, il fonde le mouvement des Colibris, dont le credo reflète sa conviction profonde : à chacun de faire sa part, même minuscule, c’est par la somme des consciences entrées en « insurrection » contre la folie autodestructrice de la société que le vivant sera sauvé. Vers la fin de sa vie, son image publique s’est brouillée sous l’effet de propos à teneur homophobe et ambiguë sur l’égalité entre les genres.
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