Ukraine : Bruits de bottes, guerre des nerfs
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
dans l’hebdo N° 1690 Acheter ce numéro
Face à sa première crise géopolitique d’ampleur, Joe Biden bafouille sa diplomatie. Évoquant les risques d’escalade, il a menacé Moscou d’une riposte « désastreuse » en cas d’une intrusion majeure en Ukraine, discourant en même temps sur de probables dissensions au sein de l’Otan sur l’ampleur de la réplique en cas d’une incursion « mineure » : l’occupation du Donbass (déjà aux mains des pro-Russes), la plus évidente des « petites » prises, serait déjà intériorisée comme une fatalité. Alors que l’hypothèse d’une conquête de Kiev, bien moins crédible, permet encore une escalade des menaces verbales. On approche des limites de -l’intimidation états-unienne. En dépit d’un resserrement de leurs rangs, les forces occidentales ne manifestent pas de volonté crédible de jouer la force contre la force face à un Poutine militairement déterminé. Alors que le président russe attend, en fin de semaine, la réponse définitive à ses demandes – pas de nouvel élargissement de l’Otan à l’Est (et à l’Ukraine d’abord) ni de déploiement d’armes stratégiques dans les pays limitrophe de la Russie –, c’est bien à la diplomatie états-unienne de trouver la porte de sortie, pour l’Otan et pour une Union européenne concernée au premier plan, mais exclue de l’essentiel des négociations avec la Russie.
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