Après « Barkhane », quid de la « Françafrique » ?

Faute d’être parvenue à assurer une vraie sécurité, la présence française y était de plus en plus contestée.

Politis  • 23 février 2022
Partager :
Après « Barkhane », quid de la « Françafrique » ?
© MIGUEL MEDINA / AFP

Il était devenu de plus en plus difficile de rester au Mali pour l’armée française (et les autres forces armées européennes). Après environ neuf ans, l’opération « Barkhane », nom de ce déploiement dans une demi-douzaine de pays du Sahel – « pré carré » historique d’influence française – supposé lutter contre les groupes armés jihadistes dans cette immense région désertique depuis 2013, a démontré son échec. Faute d’être parvenue à assurer une vraie sécurité, la présence française y était de plus en plus contestée par la population, entre vieux réflexe anticolonial et exigence sécuritaire contre la prise de contrôle de vastes pans de territoire par des milices islamistes faisant régner terreur et prédations. Les récents coups d’État militaires dans nombre de ces États du Sahel, soutenus – paradoxalement ? – par une bonne partie de leurs populations contre la présence militaire étrangère, traduisent bien cette volonté de reprise de souveraineté et l’impasse de « Barkhane ». D’où les récentes manifestations populaires de soutien aux militaires putschistes, prêts à s’allier à une autre puissance, la Russie, en l’occurrence via le groupe de mercenaires russes « Wagner », espérant sans doute une réponse plus musclée à la menace jihadiste… Mais nous assistons peut-être aujourd’hui à la fin d’une certaine « Françafrique », qui reposait sur une « coopération militaire » avec ces États soumis de facto à leur ancienne puissance coloniale. Pour se mettre entre les mains, plus autoritaires encore, comme la Russie ou la Chine ?

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Pour Trump, les États-Unis sont souverains car puissants et non du fait du droit international »
Vidéo 17 janvier 2025

« Pour Trump, les États-Unis sont souverains car puissants et non du fait du droit international »

Alors que Donald Trump deviendra le 47e président des Etats-Unis le 20 janvier, Bertrand Badie, politiste spécialiste des relations internationales, est l’invité de « La Midinale » pour nous parler des ruptures et des continuités inquiétantes que cela pourrait impliquer pour le monde.
Par Pablo Pillaud-Vivien
Avec Donald Trump, les perspectives enterrées d’un État social
Récit 17 janvier 2025 abonné·es

Avec Donald Trump, les perspectives enterrées d’un État social

Donald Trump a promis de couper dans les dépenses publiques, voire de supprimer certains ministères. Les conséquences se feront surtout ressentir chez les plus précaires.
Par Edward Maille
Trump : vers une démondialisation agressive et dangereuse
Analyse 17 janvier 2025

Trump : vers une démondialisation agressive et dangereuse

Les règles économiques et commerciales de la mondialisation ayant dominé les 50 dernières années ont déjà été fortement mises en cause. Mais l’investiture de Donald Trump va marquer une nouvelle étape. Les échanges économiques s’annoncent chaotiques, agressifs et l’objet ultime de la politique.
Par Louis Mollier-Sabet
À Hroza, en Ukraine, les survivants tentent de se reconstruire
Reportage 15 janvier 2025 abonné·es

À Hroza, en Ukraine, les survivants tentent de se reconstruire

Que reste-t-il quand un missile fauche 59 personnes d’un petit village réunies pour l’enterrement d’un soldat ? À Hroza, dans l’est de l’Ukraine, les survivants et les proches des victimes tentent de gérer le traumatisme du 5 octobre 2023.
Par Pauline Migevant