Covid-19 : La Chine face à omicron
L’épidémie meurtrière en cours à Hongkong illustre les limites du « zéro-covid » à l’heure d’omicron et menace la Chine continentale, dont une bonne partie de la population n’est toujours pas vaccinée.
dans l’hebdo N° 1698 Acheter ce numéro
Que se passe-t-il à Hongkong ? Depuis février, le territoire enregistre la plus importante croissance du nombre de cas de covid du monde, passant en un mois d’une trentaine à plus de 530 cas par million d’habitants. Plus grave, il enregistre le record mondial de mortalité, avec 5,2 % des cas diagnostiqués se soldant par un décès. En cause, un faible taux de vaccination, avec seulement 31 % de la population (44 % des plus de 80 ans) ayant reçu au moins une dose, majoritairement au vaccin chinois Sinovac, moins efficace que l’ARN messager.
Cette vague contredit le récit d’une moindre sévérité d’omicron. Si celle-ci existe, elle est surtout due à la bonne immunisation (vaccinale ou post-infectieuse) des populations. Cette tragédie souligne aussi les limites de la stratégie « zéro covid » face à un variant très contagieux. Elle alerte également sur la fragilité de la Chine continentale, où près de 50 % des plus âgés (soit des dizaines de millions de personnes) n’ont pas un schéma vaccinal complet. C’est ce qui a motivé les autorités chinoises à confiner près de 40 millions de personnes, dont la ville de Shenzhen, la « Silicon Valley » chinoise. En plus des potentiels nouveaux variants, une incapacité de la Chine à endiguer cette vague pourrait aggraver la pénurie sur les composants électroniques et donc l’inflation déjà alimentée par la guerre en Ukraine.
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