Pinçon-Charlot : Observateurs observés
Avec À demain mon amour, Basile Carré-Agostini colle aux basques des Pinçon-Charlot.
dans l’hebdo N° 1696 Acheter ce numéro
Pour un film intimiste, c’en est un. Qui s’ouvre sur la chambre à coucher de Monique et Michel Pinçon-Charlot. On se relève pour éteindre la télévision et un sujet sur la baisse du chômage en France. À qui cela profite-t-il ? s’interroge Michel.
À demain mon amour, de Basile Carré-Agostini, s’avance ainsi. Dans un va-et-vient dynamique, tourné sur plusieurs années, entre le quotidien d’un couple dans son pavillon de banlieue et le fracas des manifs, les détails d’une vie et un travail de sociologues qui ne s’arrête jamais. Pour les Pinçon-Charlot, anciens chercheurs au CNRS, ensemble depuis un demi-siècle, la retraite est un mot en l’air. Interpellés par les soubresauts du monde, échangeant sans cesse. Avec Philippe Poutou, au cours d’un dîner amical, lors d’une rencontre avec un maton, une autre avec Bernard Lavilliers, auprès d’ouvriers de Ford. Parmi les gilets jaunes sur les Champs-Élysées, les cheminots de SUD-Rail dans leur mouvement contre la réforme des retraites. Une vie d’observations et de réflexions, de luttes et de combats, filmée en empathie, au diapason de la simplicité du couple, cadré le plus souvent de dos ou de profil, comme s’il s’agissait de suivre leur regard.