Espagne : Seul un oui est un oui
L’oeil de Politis sur l’actualité de la semaine en bref.
dans l’hebdo N° 1708 Acheter ce numéro
Jeudi 27 mai, les députés espagnols ont voté l’obligation de consentement « libre et clair » pour toute relation sexuelle sous peine qu’elle soit considérée comme un viol. Le texte doit passer entre les mains du Sénat. Ce débat sur le consentement explose en Espagne en 2018, lorsque cinq hommes écopent de neuf ans de prison pour « abus sexuels » sur une jeune femme de 18 ans lors des fêtes de Pampelune de 2016. Les agresseurs avaient échangé une vidéo des faits, avec cet ignoble commentaire : « en train d’en baiser une à cinq »… Or la qualification de « viol en réunion » n’avait pas été retenue par la justice sous prétexte que la victime n’avait pas clairement dit « non ». À l’époque, le code pénal espagnol imposait, comme c’est encore le cas en France, une intimidation ou une violence pour qualifier le viol. La rue espagnole s’était émue de cette décision. En 2019, le Tribunal suprême requalifie la condamnation : la peine monte à quinze ans.
Le Parlement espagnol entérine donc le mouvement. En France, au même moment, on apprend que six pompiers de Paris accusés de viol en réunion bénéficient d’un non-lieu. Selon la juge d’instruction, « il n’apparaît pas que la partie civile ait été soumise à de réelles violences, à une contrainte physique ou des menaces » et ait manifesté « une opposition -quelconque ».
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