Mouvements sociaux : une journée pour la défense du service public
Les secteurs de la santé, de l’énergie, de l’audiovisuel ou des transports se mobilisent pour demander des augmentations de salaire et défendre leur secteur.
Cette année, la rentrée sociale a lieu plus tôt que prévu. Les différentes mobilisations n’ont pas attendu septembre pour se réveiller. Et ce jour est plus que symbolique : avec sa première séance publique, l’Assemblée nationale inaugure la XVIe législature de la Ve République. Après la grève des routiers hier, les salariés de l’audiovisuel public, qui regroupe France Télévisions, Radio France, le groupe France Médias Monde, Arte ou l’Ina, sont en grève et manifesteront à Paris ce mardi 28 juin.
En cause : la suppression de la redevance audiovisuelle prévue dans le texte de loi sur le pouvoir d’achat qui devrait être présenté en conseil des ministres le 6 juillet au profit d’un budget courant sur plusieurs années. En plus de cette menace pour le financement et l’indépendance du secteur, les syndicats craignent une fusion de plusieurs entreprises de l’audiovisuel public depuis qu’un rapport sénatorial des Républicains publié le 8 juin a émis cette hypothèse entre France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Ina.
Dans le secteur de la santé aussi, on se mobilise. Les soignants du CHU de Bordeaux, l’un des plus importants de France, sont appelés à une grève illimitée. « Point d’indice gelé », « primes aléatoires », « manque de recrutement », « fermeture des services », « externalisation galopante », « rappel illégal sur repos et congés »… Les syndicats dénoncent des conditions de travail difficiles ; ils réclament des augmentations de salaires et des embauches urgentes dans un secteur qui peine à recruter. Dans cet hôpital, l’accès aux urgences est filtré à partir de 17 heures depuis la fin du mois de mai à cause d’un manque de bras.
Cette mobilisation s’inscrit dans la vague de grèves qui touche le secteur comme celles qui affectent CHU de Toulouse depuis plusieurs semaines, ou le CHU de Grenoble-Alpes, contraint de fonctionner en mode dégradé. Elle s’étend au domaine de la psychiatrie publique qui se met en grève aujourd’hui car, selon les syndicats, elle n’est plus « en capacité d’assumer les missions de services publics qui sont les nôtres ».
En parallèle aux négociations salariales avec l’employeur, c’est une journée de mobilisation pour le secteur de l’énergie. La Fédération nationale Mines-Energie de la CGT appelle à la grève et au blocage des infrastructures gazières pour défendre les salaires et le service public de l’énergie.
Au sein de la SNCF, une grève nationale est annoncé le 6 juillet, jour d’une rencontre entre les syndicats et la direction de l’entreprise, pour la défense des salaires et du pouvoir d’achat. Comme de nombreux salariés mobilisés depuis plusieurs jours, les syndicats pointent « l’absence d’augmentation générale depuis 2014 ». Signe que les mobilisations sociales ne sont pas prêtes de s’éteindre.
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